Possibles amoureux
Ce genre d’histoires
sentimentales se termine généralement soit par la lassitude
mutuelle (chacun rejoint son bercail) soit par une recherche d’exclusivité (les couples originaux éclatent
et s’en forme un nouveau). Il
y a bien sûr aussi quelques
variantes moins fréquentes: l’un des deux meurt dans un accident
d’avion, l’autre reste inconsolable, sa femme ne
le supporte pas et le quitte; un accès
de jalousie de l’un des
partenaires le pousse à
assassiner l’autre ; les
amants s’aperçoivent qu’ils sont aussi trompés
par leurs conjoints respectifs et décident
de vivre tous les quatre ensemble pour le bonheur des enfants; un enfant
apprend la trahison d’un de
ses parents, ne le supporte pas et se suicide, d’où remords, conflits psychologiques,
multiples issues possibles ; arrive un troisième
larron bisexuel qui s’installe
dans le nouveau couple ; les pratiques sexuelles des amants deviennent de plus
en plus riches et complexes, il finit par la prostituer, elle adore ça, leur couple ouvre un bordel
clandestin où tout devient
possible ; etc. Dés que l’on ajoute un troisième élément au duo originel — au grand plaisir des écrivains qui en abusent depuis
quatre ou cinq siècles — les combinatoires s’ouvrent et la fiction s’essouffle à
courir après les fantasmes de la réalité. Ne parlons donc pas d’un quatrième !
Si j’écrivais
un roman, je chercherais une situation inédite:
pour une raison quelconque, JPB rencontre un jeune poète syrien qui le séduit
et lui fait découvrir son
homosexualité latente; de son
côté, Roberte, a rencontré
une jeune musicienne japonaise qui l’entraîne dans son lit. Tous deux veulent
vivre pleinement leur bissexualité.
Plus encore, ils veulent en faire profiter l’autre.
Les quatre partenaires s’installent
ensemble jusqu’à ce que le poète syrien parte avec la chanteuse
japonaise. D’où drames, conflits psychologiques et
recherche de solution…
Mais je n’écris
pas un roman, JPB et Roberte existent : même
si la réalité est frustrante, je ne peux donc qu’apporter mon témoignage.