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Écrits de Marc Hodges
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15 juin 2015

les difficultés de l’aléatoire

Rahan entre dans un centre commercial. Tout lui est suspect ; pourquoi ne me crois-tu pas... Pas question d’utiliser chèque ou carte de paiement... Reprendre tous ses souvenirs pour emporter dans la tombe une vie en ordre... Il fait beau, la soirée est douce, la foule envahit les rues... Rahan a retroussé jusqu’en haut des cuisses la jambe gauche de son pantalon. Le ciel affiche un bleu très doux — Son esprit, son corps, chaque cellule de son corps sont dans les difficultés de l’aléatoire absolu d’un présent perpétuel... Le silence, comme s’il s’agissait d’une église ou d’une mosquée, est absolu, personne n’entre ni ne sort — il faudrait bien qu'il se passe quelque chose. C’était une surprise, il avait retenu une table dans un des plus fameux restaurant de la ville, un jeune chef à la mode qui venait d’obtenir trois étoiles au Michelin. Oui, oui, c’est ça. Seul le hasard a voulu qu’il s’engage dans cette rue banale. Pourtant que la jeune serveuse, lunettes rondes, chignon serré, sourire obligatoire, s’avance vers lui et il se dit qu’il ne peut pas passer inaperçu, qu’il devrait peut-être faire comme les autres, parcourir un journal hippique, cocher des cases sur quelques bulletins, aller à la caisse les faire valider ; une chambre d’hôtel, des stellaires sur un couvre-lit et je ne vois qu’elles ; C’est trente euros ; Rahan se demande comment les caméras de vidéo surveillance peuvent gérer tous ces flux ; Rahan n’est pas bien — Rahan est arrivé à une période de son existence où l’argent n’est plus un problème — Aussi, avoir de l’argent ne règle rien ; on l’avait certainement oublié car sa fuite, son inaction avaient suffisamment prouvé qu’il n’était pas en capacité de représenter des nuisances. D'une certaine façon, il se sent comme un spécimen de ces nombreuses espèces en voie de disparition... Rahan ne s'est jamais senti bien parmi les hommes. Rien au-delà. La foule insouciante, ne tient compte, sûre de n’avoir rien à cacher ni à se reprocher — Rahan a aimé les voitures, ses voitures mais dans son errance dans la ville, il ne peut plus se permettre d’en avoir une... La journée s'annonce belle. Cette profusion l’inquiète. Rahan s’en va dans la foule. Rahan est fatigué de marcher tous les jours, tout le jour, d’errer au hasard dans les rue de cette ville immense où il a la plus grande chance de passer inaperçu. Laisse le sommeil l’envahir. Rahan sait que, par deux petites phrases, une rencontre imprévue a changé à jamais sa vie heureuse en une masse envahissante de noir ne menacant pas uniquement lui mais tous ceux autour de lui auxquels il aurait pu en parler — tourne en rond dans le bourg ; de l’argent, il en a ; Rahan éprouve le soleil qui chauffe sa nuque — c'était une place chic où semblaient-ils venaient les people, décor signé d’un des architectes les plus réputés du moment... Il fallait faire une surprise à sa femme. Rahan se demande parfois s'il n'a pas agi avec trop de fougue — Rahan dit : « un expresso et un petit verre d’eau puis s’assied dans un coin, à côté de la vitrine pour capter sur son visage le maigre rayon de soleil qui traverse la résille d’un rideau grisâtre de saleté... Rahan s’en va dans la foule... Que faisait-il en janvier 2003 et le premier juillet 2008.

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