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Écrits de Marc Hodges
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27 décembre 2015

Il cherche l'assurance de demain

Il lui semble entendre la pulsation du monde. Il pense qu'il n'existe pas de droit particulier au bonheur, ni davantage au malheur. Il va au hasard dans une grande confusion…. Il est difficile de vivre avec les hommes car il est difficile de garder le silence. Les lointains sont veloutés. Un peu plus, un peu moins, c'est beaucoup, c'est même l'essentiel. L'appel du silence est le seul qui mérite d'être écouté. Il regarde autour de lui. Il voudrait compter l'infinité des pierres des murs. Les choses ne lui sont pas muettes. Dans la lente respiration sourde des bois, il entend la voix de tous ses ancêtres. Il est, pour un instant d'enchantement, le dominateur du temps. Il est parti sans avoir eu le temps de dire adieu à personne. Sa destinée lui laisse du temps. Soudain il se sent bêtement heureux. Seules les mouches l'accompagnent sans crainte. Il n'espère plus que la terre livre ses énigmes. Il ne veut renoncer à rien. Le temps passe et rampe. Il aime l'idée d'avoir pour lui seul tant d'espace. Son temps tire sa substance et vit de la moralité de temps anciens. Cette immobilité des choses, cet ennui harmonieux, cette monotonie ont pour lui un charme, une douceur profonde qu'il ne saurait oublier. Il est tellement vêtu de ville et de murs…. Il pense au passé…. Il cherche l'assurance de demain. La mort n'a jamais tué personne. Il pense que ce lieu est cerné de hautes falaises qui le coupent du monde et le transforment en île. Tout fait événement pour qui sait trembler. Toute chose a deux visages : le visage de ce qui passe, le visage du devenir. L'air semble parfois inquiet. Chaque matin, il s'efforce de trouver une approche nouvelle du monde. L'air est frais et léger comme une eau fine. La meilleure sagesse c'est oublier et avancer. C'est peu de choses. Il voudrait que la vie circule en lui avec une plénitude insoutenable, qu'elle y dessine des mouvements anonymes. Il se protège contre la remise en cause de toutes ses certitudes. De petits nuages passent dans le ciel du soir, par groupes de deux ou trois. Les lointains sont veloutés. Il faut se méfier de ça, et bougrement, même. Sa mélancolie vient de la lucidité du cœur. L'ombre du passé, l'ombre de l'avenir, agissent sur le présent. Son histoire est si simple !. Seuls les aboiements peureux des chiens animent les villages. Il est seul. Il voudrait pouvoir décrire toutes les formes de ce monde. Un chien, assis dans une herbe incertaine, laisse le temps venir à lui. Les pins s'épaississent le long de la route. Il voit tout avec des yeux neufs. L'inconnu autour de lui le regarde d'un œil pensif. Pourra-t-il jamais acquérir la sérénité …. Peut-être rêve-t-il à un autre monde…. Le paysage est empli d'ombres. Dans sa timide pudeur, le paysage bronche, se dérobe. Il sait les paroles mortes. Il y a toujours quelqu'un qui manque auprès de lui. Il hait la ville qu'il ne peut se résoudre à quitter. L'homme s'améliore avec les années…. Le meuglement lointain d'un avion déchire l'épaisseur du silence. Il pense qu'il se fuit. Il cherche un langage rude.

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