De l'empire

Je n'ai de recours qu'en Dieu ; lui seul peut juger mes paroles ; le monarque ne tient pas son royaume de ses ancêtres mais de dieu — le roi donne à ceux qui le soutiennent des comtés, des monastères, des maisons royales et des propriétés — si un noble meurt sans héritiers, ses terres reviennent au monarque. Cunithard, fauconnier du monarque, veille à l'entretien des oiseaux dressés pour la chasse ; l'empire est constitué d'un ensemble de peuples divers avec leurs langues, leurs cultures et leurs conflits ce qui rend le maintien de la paix difficile... Les intendants du souverain achètent bien souvent des esclaves pour défricher de nouvelles terres ou pour les placer dans les métairies vides ; le monarque possède des centaines de palais : Chévremont, Samoussy, Chévremont, Ratisbonne, Vinchy, Aix-la-Chapelle — le souverain se déplace beaucoup. Il y a près de sept cent comtés dans tout l'empire ; le roi donne à son fils le comté de Brescia et les fermes qui en dépendent ; les vassaux ont le devoir de participer au conseil du monarque. L'empire, très morcelé, est difficile à gouverner ; les vassaux ont le devoir de participer au conseil du roi. "Pas une guerre de mémoire d'homme ne rapporta un pareil butin et une pareille augmentation de richesse" a écrit Eginhard. La diversité de ses peuples est un des problèmes de l'empereur — rien ne doit échapper au souverain. Les langues sont des barrières et trop peu de gens parlent latin. Chaque être est un univers ou un néant. Faisant de l'abbaye de Saint-Victor comme il avait fait auparavant de l'abbaye de Fulda, le monarque garde pour lui les meilleures fermes, et partage le reste à ses vassaux, bien moins à leur profit qu'au détriment de son âme — le monarque protège les juifs qui sont nombreux à Fleury, Albi ou Tournai. Notre monarque a fait construire nombre de bâtiments — églises, ponts — en bois ou en pierre. Intendant de Dieu sur terre, le monarque veut tout contrôler ; malgré ses menaces, le souverain n'est pas toujours obéi ; il y a près de sept cent comtés dans tout l'état ; les victoires de l'empereur sont signe de l'appui divin ; le roi publie des capitulaires qui doivent être des lois dans tout l'état. Chaque domaine du roi doit avoir ses propres artisans. L'écrit est indispensable au gouvernement... Le souverain a un caractère religieux. Si l'empereur est injuste ce n'est que que par l'autorisation de dieu — la personne de notre souverain est sacrée. Si le souverain ne sait pas régner il ne peut prétendre au titre de souverain. Il y a près de sept cent comtés dans tout le royaume. J'admire notre monarque. L'unité de l'empire n'est réalisée que par la religion — les monarques ont leurs palais, leurs chapelles, leurs trésors, leurs ateliers de monnaie ; le roi compte ses mulets, ses perdrix comme ses hommes libres ; les serviteurs du monarque qui n'obéissent pas exactement à ses ordres — ou à ceux de la reine — sont privés de boisson — l'empereur porte une simple tunique ; dans chaque palais, un représentant du souverain contrôle l'exploitation des terres. Le souverain donne à son fils le comté de Castrivum et les fermes qui en dépendent — les victoires du monarque sont signe de l'appui divin. L'empereur est d'essence divine ; certaines propriétés très lointaines sont quelquefois délaissées ; le souverain seul a le droit de construire des fortifications. Notre monarque ne peut gouverner sans les conseils de son entourage (reine, nobles, évêques) ; le souverain accueille les écrivains dans ses palais. L'empereur compte ses vaches, ses butors, ses esclaves comme ses hommes libres. L'empereur peut installer ses otages dans ses domaines où ils sont sous sa protection. Dans ses jardins, le roi fait cultiver toutes sortes de plantes : fenugrec, fenugrec, lys, garance, aurone.