Traces des choses

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C'est ça; je crois aussi percevoir cela "Il se méfie surtout de sa mémoire," ou "Les gens qui se promènent paraissent tous magnifiquement heureux." (tuer ou être tué). Je suis dans l'enfance : Barbe Bleue a presque neuf ans, j'ai compris que tout ce qui compte, c'est de rester intact... Je discerne l'autonomie esthétique et l'hétéronomie de l'art et l'imitation de la nature... Je regarde le passé comme une suite mobile revenant continuement, puis je vois tout cela dans sa tête... Je pense comme ceci : just a week after a blow up — virtual word. Je perçois cela — je remarque tout cela réellement; je discerne la tradition aristotélicienne et la nébuleuse liberté de la volonté; j'ai comme ça des expressions qui tombent à pic... Je regarde le passé comme une suite de phrases inconstantes ou disparates revenant sans fin; puis je vois tout cela dans sa tête, je crois aussi entendre cela "Chahc est en dehors du temps, du réel, plutôt du côté de l'irréalité;" (tuer ou être tué)…

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De grandes voiles de nuages traversent rapidement le ciel dans une précipitation violente et sans fin, les nuages sombres, lourds, couvrent le château d'un voile de deuil... Tel souvenir ont en commun le même mystère. Les phénomènes de mémoire sont étranges : présent et passé tendent à se substituer l'un à l'autre; comment ne pas souvenir — son esprit est plein du ressac de ses souvenirs... Il y a un presque et un autrefois, un passé — ses souvenirs l'emplissent qui tendent à à se substituer au présent... Des cris occupent l'espace... Robur regarde la vie avec une innocence et une fraîcheur — un enfant, content, sourit. Le monde s'offre . Robur vit une vie d'insouciance totale. Une jeune fille joue dans l'herbe avec un cocker jaune. La vie avait à été si belle, riche, intéressante... Il n'a pas la certitude que son futur doive être plus intéressant que son passé... Il aurait voulu oublier Lou... Cercle renversé du soleil, la splendeur se dissout dans la pâleur du noir.

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Des forêts ferment toujours l'horizon; la masse immobile et muette de la forêt est toute proche... Un jeune soldat blond — visage angélique — s'évanouit dans les bras d'un de ses camarades — l'horizon est rouge... Des camions militaires passent en trombe sur la piste; un jeune fantassin blond — s'évanouit dans les bras d'un de ses camarades... Sur la ville en flammes, un hélicoptère tire des salves de rockets; des légionnaires se battent à coups de machettes, des aviateurs se battent à coups de machettes... Deux soldats s'affrontent dans un corps à corps sauvage. Un marin s'écroule à la renverse sur le sol. Un missile explose dans la pâleur du ciel. Le paysage est parsemé de corps d'animaux, un hélicoptère tire des salves de rockets... Un gendarme agonise dans une mare de sang et de boue; dans un nuage de poussière, un tank écrase les ruines d'une maison, une femme va mourir. Des camions militaires passent en trombe sur la piste, soulevant un brouillard épais de poussière... Le sol est jonché de cadavres; il vit en équilibre sur le faîte étroit qui sépare le passé du présent.

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Divagations de la mémoire, le réel bruit des rêves. Le monde paraît tranquille, il est afin tandis du réel, afin tandis des autres, Darius refuse d'explorer plus loin ses souvenirs... D'autres enfants courent en tous sens — le tableau a la simplicité d'un chromo de calendrier des postes, d'autres enfants courent en tous sens. Il fouille en vain sa mémoire — Darius se sent inquiet. Comment ne pas se souvenir... Il se méfie surtout de sa mémoire. Darius a davantage subi qu'anticipé... Une petite fille, qui s'appelle Perle, court; il n'a pas le souvenir de ses paroles, il se rappelle de la scène, Darius n'est plus sûr d’avoir vécu — plus loin, un homme à fines moustaches, est accoté à un arbre et analyse le paysage... Trace des choses; il y a trop de silence.