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Écrits de Marc Hodges
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11 novembre 2013

Le Gulistan

De plus en plus de courriers me parviennent me confirmant que, en rendant pubBalic ce récit, j’ai ouvert comme une boîte de Pandore renfermant toutes sortes de malfaisances. Il semble que certaines officines espèrent, par mon intermédiaire — plutôt peut-être par celui de Stanislas — atteindre un milieu interlope et souterrain :

«Date: Sun, 10 Jun 2001 18:18:07 -0800
To: Jean-Pierre Balpe <jbalpe@away.fr>
From: huo22@ge.noogata-u.ac.jp (John)
Subject: TRAFFIC… NEED I.D.
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nkoogata-u.ac.jp
From: huo22@ge.niiga»

Si tout avait été aussi simple dans les années quatre vingt ! S’il avait été possible de se procurer ainsi des faux papiers par un simple clic de souris, comme la vie de Stanislas aurait pu être différente ! Mais tout était alors difficile : après mai 1982, il lui a fallu attendre décembre 1983 pour revoir Zita et il en était toujours aussi amoureux… Leur troisième rencontre a eu lieu dans les environs d’Andijan où un de ses innombrables cousins lui avait prêté une petite maison dans la campagne au milieu d’un immense jardin. Il ne savait comment Zita lui avait fait parvenir un message lui disant qu’elle avait la possibilité de le rejoindre pour quelques jours dans cette région et qu’il lui fallait simplement trouver un lieu discret où ils pourraient demeurer seuls ensemble. Vous pouvez deviner avec quelle excitation il l’attendit toute la journée qu’elle lui avait indiqué comme devant être celle de leur rencontre. Les communications entre eux étaient toujours aussi difficiles et aléatoires, il n’avait pu lui demander plus de précision : « donne à celui qui t’aura remis ce message, un nom de lieu lui avait-elle fait demander et, le 15 décembre je t’y rejoindrai… » Stanislas se souvenait de cette vieille bâtisse de famille où enfant, avec des troupes de ses cousins, il avait joué à courir dans la magnificence des vergers ; à la jeune femme qui, de la part de Zita, lui avait à Paris apporté ce message, il avait simplement répondu : «Qu’elle aille à Andijan, demande le Gulistan, ses guides sauront l’y conduire…». Le Gulistan — le «Jardin des roses» — : pas de roses en cette saison où sous le bleu d’un ciel rendu impitoyable par l’immaculé de la neige il attendit Zita plusieurs heures. Quand, enfin, devant le portail de bois, une voiture s’arrêta au bout de l’allée, Stanislas dit que, pour la première fois de sa vie, il comprit ce que signifiait mourir d’émotion : il tremblait de la tête au pied, son cœur battait à tout rompre ; ce n’est que par un effort surhumain qu’il s’élança à sa rencontre…

Peut-être est-ce l’air de la campagne, la nostalgie de cette vieille demeure familiale où, enfant, je grimpais aux immenses figuiers qui me rend lyrique. Dans ses cheminements désordonnés, allez savoir comment la mémoire joue ?…

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