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Écrits de Marc Hodges
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3 novembre 2013

trouver les appuis nécessaires

Cette phrase de Madame de Sénange au Chevalier de Versenai : « Non, jamais, jamais je ne risquerai de perdre le seul bien qui m’attache à la vie l’estime de ce que j’aime » que je viens de lire dans l’avion qui m’entraîne vers Montpellier puis Pézenas où je dois voir le régisseur de la propriété de mes grands-parents maternels, cette phrase ne cesse de m'obséder car ce que, peu à peu, je découvre des activités de Stanislas me préoccupe au plus profond de moi-même. Me revient en mémoire un incident que j’avais fini par oublier mais que cette quête dans le passé fait ressurgir comme un os de dinosaure autrefois enfoui sous les alluvions d’un fleuve… C’était en juillet 1983, dans le cadre d’une mission officielle, je devais accompagner une délégation officielle au Liban où la situation se détériorait de jours en jours entre les Forces Libanaises et le Front de salut national. Beyrouth était alors le lieu où se préparaient tous les coups fourrés du monde, cet épicentre des dangers qui ne cesse de courir la planète. Je ne sais par quel caprice, Stanislas avait décidé qu’il devait y aller aussi. Il y avait, selon lui, un marché très important à saisir pour l’informatique dans cette région du monde où la plupart des cartes changeaient de mains. Il avait, paraît-il déjà des intérêts dans la région : sa société Mutakalif venait d’ouvrir une filiale en Turquie, une autre en Jordanie, il aurait aimé l’installer aussi en Arabie Saoudite et considérait qu’il pouvait, au Liban, trouver les appuis politiques et financiers nécessaires. Pour cela, il fallait que je lui obtienne un visa. Je savais pouvoir le faire, mais, me refusant à mélanger les affaires avec l’amitié, je refusai… Nous étions alors au bar de l’hôtel Meurice où nous nous retrouvions de temps à autre pour boire une bière confortablement installés dans leurs fauteuils club. Il y eut entre nous un instant de silence… Je sentais Stanislas hésiter puis il prit la note coincée sous un cendrier, laissa un billet sur la table et, sans dire un mot s’en alla. Pendant six mois il ne me fit plus aucun signe et mes appels téléphoniques trouvaient toujours entre lui et moi ou une voix de répondeur ou celle d’une secrétaire infranchissable. Je finis par en prendre mon parti et renonçais à essayer de le joindre jusqu’à ce que, au début de l’année suivante, il m’appela de lui-même pour me dire qu’il revenait d’Ouzbékistan et qu’il serait heureux de me revoir. Comme si rien n’était, nous avons repris nos relations anciennes sans jamais faire la moindre allusion à cet incident. J’avais fini par croire qu’il s’agissait alors d’une maladresse, que Stanislas avait compris que, pour conserver intacte notre amitié, rien ne justifiait que nous attentions à notre estime réciproque.

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