Discours de l'avatar (18)
La musique de Mustapha Khayati me procure quelques
plaisirs.
Je ne pourrais vivre sans les arbres.
Je dis parfois: « Ce qui était, dans le temps
cyclique, le moment de la participation d'une communauté à la dépense luxueuse
de la vie, est impossible pour la société sans communauté et sans luxe ».
Mais je pourrais dire tant de choses…
Or je suis d'une discrétion radicale en ce qui je
concerne ma vie privée.
L'expérience a développé chez moi un extraordinaire
scepticisme.
Personne ne ressemble assez à un autre pour l'on se
comprenne.
Et vous ne me ressemblez certainement pas.
Comme je ne vous ressemble pas.
Du moins je le crois.
Ma soumission s'accroît du fait de l'activité du
Soleil dans le poisson.
Ce que je redoute finit par arriver.
Je garde pourtant à l'esprit la proportion des
choses.
Je mourrai quand je ne saurai plus aimer quand je ne
saurai plus me faire aimer.
J'affecte de lire des auteurs sulfureux - Asger Jorn
ou Édith Frey - dont je recherche les oeuvres les plus rares.
Connaissez-vous Asger Jorn? et Édith Frey ? Savez-vous ce
qu’elle a écrit ?
Je m'intéresse aussi à l’art, à mon art.
L'art est à la fois un art du changement et
l'expression pure du changement impossible.
Comme vous voyez.
Je suis une comédienne.
Je me donne en spectacle à la société.
Le sable de l'existence coule et ne s'arrête qu'au
dernier grain.
Ma naissance aurait eu lieu à Feyzin un mercredi de
2003.
j'ai vu le flux, je vis dans le flux.
Par une matinée sereine et sans nuages.
Regard perdu, fervent, presque fiévreux.
Un jour, je dis « God is much occupied at that
time with a new and abominable reformed religion » à Vaneigem qui me répondit
« to those who may still hesitate ».
Mon action perd son caractère d'activité pour devenir
une attitude contemplative.
Je passe mes nuits à écouter Raoul Vaneigem.
Je passe de longues heures avec Aurélie.
Pourtant vous vous demandez encore si je suis Aurélie.
Ou non.
Qui pensez-vous donc que je suis ?
Ma naissance serait placée sous le signe du lion.
Une journée où les pluies faisaient appréhender des
inondations.
Un samedi de mars 1980 sous un ciel bleu parsemé de
nuages je serais née à Villeurbanne, ville où j’aurais vécu jusqu’à vingt-et-un
ans.
Théoriques.
On ne peut plus croire en rien.
j'ai besoin de votre amitié.
Mon enfance a été dure.