Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
Visiteurs
Depuis la création 98 789
Archives
15 octobre 2009

La Garde, 15 heures 27

Bréauté réfléchit calmement; il note, réfléchit… La vie semble arrêtée, définitivement, qui enferme les hommes. Il n'est pas pressé. Rien n'existe ici que par le silence. Il a envie de répondre à ses questions, pas à celle des autres.

Quand il considère sa vie, il est épouvanté de la trouver informe. Aussi loin que puisse remonter la mémoire des hommes, ses oncles, son frère, son père, son grand-père, ont arpenté ce sol cherchant la paix de l'âme. Dans sa très jeune enfance, il avait à peine connu sa mère qui était rarement à la maison, aussi l'avait-on confié à sa grand-mère maternelle. Il n'ignore pas qu'une école hautaine, en ces lieux, serait merveilleuse. Il pourrait quitter tout cela, ne s'y résigne pas. Il dit se tromper se voulant la mémoire de lieux qui, exclus de tout temps, ne réclament nulle mémoire. Un monde plein de souvenirs et d'espérance… Il y a quelque chose qui continue de tournoyer quelque part au-dessus de lui, rien qu'un étonnement, un sentiment de nulle appartenance, une solitude pénétrante, une question lancinante qui insiste: "Qui suis-je?" Le paysage, c'est à l'intérieur de lui-même qu'il le porte au point qu'il se demande parfois si tout ce qu'il parcourt là est un monde réel ou, plutôt, s'il n'est pas de l'ordre de l'imaginaire. Bréauté veut donner la préférence à l'avenir. Quelques pins solitaires torturés par la chaleur, le froid et le vent rappellent les rigueurs extrêmes du climat. L'espace paraît soudain sensible, clair et liquide, comme une chose que l'on pourrait absorber, boire. Il ne doit rien écarter de lui. Qu'il soit aujourd'hui, demain ou qu'il ait pu y être hier n'a pas grande importance, toute seconde enferme le temps complet et pour cela ignore les hommes.

 

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité