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Écrits de Marc Hodges
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21 novembre 2006

Le garçon de café fait la fête

Pour me suicider, j’ai attendu le 21 mars, un dimanche. Je me suis offert un magnum de champagne et un beau livre relié en cuir: «La disparition du Général Proust», je trouvais le titre adéquat… Je suis allé dîner au restaurant de la gare, on y mange très bien, un peu cher, mais vraiment très bien, mais je n’avais plus besoin d’économies. Heureux, je suis revenu dans ma chambre de la rue des Cannettes, me suis couché avec mon livre et mon magnum. J’ai veillé très longtemps, j’étais très bien, de mieux en mieux même au fur et à mesure que le champagne disparaissait. Même ma chambre minuscule, tapissée d’un papier ocre à motif de fleurs brûlées (des fleurs ou des palmiers, je n’ai jamais bien su…) par endroit lacéré, me semblait agréable. Un long moment, j’ai joué à imaginer des personnages sur la tapisserie puis, lorsqu’il ne m’est plus resté qu’un verre de champagne, j’ai avalé tous les tranquillisants…

Raté, une fois encore… Je me suis réveillé avec une bonne gueule de bois et une terrible envie de vomir qui m’a traîné toute la journée entre le lit et les toilettes, un trajet court, en apparence, mais si pénible pour mes jambes flageolantes… et cette chambre puait de plus en plus, horrible ! Même fenêtre ouverte… Et ce mal de crâne !… Tête prise dans une mâchoire démoniaque, crocs appuyant sur le front, la nuque, une emprise effroyable.

Ce n’est que le lendemain que j’ai eu la force d’appeler un voisin qui a fait venir un docteur. Pendant huit jours j’ai eu des malaises. Heureusement encore, a dit le médecin, que je n’ai pris qu’une boîte de tranquillisants et que je suis résistant, sinon j’aurais pu en mourir.

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