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Écrits de Marc Hodges
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27 août 2015

Barbe Bleue poursuit ses ombres

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Quoi, Espéranza, vous portez la bonté jusqu’à l'abomination ? Ne m'ayant jamais connu que sur des récits ennemis, vous me croyez sans doute un être violent : il n'en est rien ; j'aimerais mieux vous voir morte qu'inconstante et je veux vous forcer d'aimer, ne me laisserez-vous jamais en repos ? Rendez-vous et j'aime trop pour m'emporter contre vous. La passion, qui n'est jamais sans crainte de déplaire, me fait imaginer que vous avez pu changer de bonheurs, vous aime comme le premier jour où vous m'avez vu fondre en larmes à vos pieds et ma passion n'est pas une passion ordinaire. Je tremble quand je lis ou que j'entends votre nom — parce que j'ai aimé, faut-il que je n'aime plus — vous tenez mon être dans votre main comme Dieu tient sa créature, vous êtes la plus belle.

Dong-Hwa qui vous aime.

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Quoi, Violaine, vous portez la bonté jusqu’à l'infamie ? Je ne vis que dans la mémoire des moments passés avec vous et je n'ai jamais rien tant aimé que vous ; je tremble quand je lis ou que j'entends votre nom — pourquoi me parlez-vous de Lou ; jugez ce que je sens pour vous et vous me pourrez bien voir mourir sans être touchée, vous êtes la plus belle, s'il y a quelque chose qui m'empêche d'être cru, c'est que j'en parle trop bien — j'ai poussé des cris de douleur en pensant à vous et je vous aimerai toute la vie encore plus, s'il se peut, que je ne vous aime à présent, ne me laisserez-vous jamais en repos ? S'il y a quelque chose qui m'empêche d'être cru, c'est que j'en parle trop bien ; si vous étiez capable de quelques attentions ;

Perle qui vous aime…

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Souvenez-vous, Espéranza, que j'ai manqué de pouvoir — vous êtes la plus belle ; j'aime trop pour m'emporter contre vous, faites réflexion, s'il vous plaît, sur la conduite que je veux avoir avec vous. Je n'aime la vie que pour la passer avec vous, je suis tout à vous et la passion ne s'obtient pas elle s'arrache ; je vous aime si fort n'étant point aimé de vous que je pourrais vous adorer... Je ne vous saurais voir sans vous déclarer ma passion... Je suis dans vos mains comme un enfant — vous êtes la plus belle. Vous riez et je n'ai jamais senti un supplice aussi affreux et je vous aimerai toute la vie encore plus, s'il se peut, que je ne vous aime à présent et

votre Barbe Bleue...

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Il regarde dans le vide et il se cache — il cherche la clef. Il rêve sans arrêt : Barbe Bleue est pilote d'avion de chasse, survole la foule en vrombissant. C'est un moment de parfaite harmonie où il semble que toute contradiction puisse s'apaiser — Barbe Bleue poursuit ses ombres ; Barbe Bleue fouille en vain sa mémoire, Barbe Bleue n'a rien à faire, marche sans but, pour remplir sa tête de ses pas. Il monte des escaliers, il cherche la clef, les solutions à ses craintes ; Barbe Bleue cherche aussi Rachid et Barbe Bleue poursuit ses ombres, Barbe Bleue entrouvre des anciennes portes — il compte les dalles des couloirs vides, sa vie est partagée en deux. Tout d'un coup Barbe Bleue s'arrête sort un carnet d'une poche rêve note un mot. le paysage est serein. L'univers est d'une mélancolie illimitée ; sa vie est partagée en deux : celle d'hier liée au souvenir ; celle de désormais, qu'il voudrait attachée à l'action et à l'avenir.

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Le trou de la serrure paraît éclairé de l'intérieur. Il tient une lettre dans sa main droite et Barbe Bleue a l'esprit plein d'emportements. Il se souvient d'un fragment de robe, d'une main ; son image se reflète dans un monumental miroir... Le trou de la serrure s’éclaire de l'intérieur — il se regarde dans le miroir, le trou de la serrure paraît éclairé de l'intérieur, il se regarde dans le miroir et son image se reflète dans un géant miroir... Une clef est posée sur un bureau. Barbe Bleue tient une lettre dans sa main droite. Barbe Bleue tient une lettre dans sa main droite, le trou de la serrure semble illuminé de l'intérieur et il y a des jours comme ça où il semble que la vie soit mise entre-parenthèses, légère et légèrement trouble ; le trou de la serrure paraît illuminé de l'intérieur ; Barbe Bleue tient une lettre dans sa main droite.

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Barbe Bleue compte les marches des escaliers, les dalles des couloirs vides. Il attend il ne sait qui, sa vie est partagée en deux : celle d'hier liée au souvenir ; celle d’aujourd’hui, qu'il voudrait attachée à l'action et à l'avenir mais rien ne change jamais. Son enfance le rattrape, le frappe en plein visage comme une gifle violente au moment où il s'y attend le moins — il ouvre toutes les portes... Le temps stagne ; il perçoit vaguement les exaspérations du coeur et se perd dans la pénombre d'Ah-Cizin, Barbe Bleue entrouvre des portes antiques ; le monde est en dehors de lui. Il parle tout seul ; Barbe Bleue poursuit ses spectres. Barbe Bleue est seul... Le visage de Rachel l'obsède il s'arrête, regarde un tableau dont le titre est : "Démon poursuivant une nymphe dévêtue". Il n'a plus réellement peur. Barbe Bleue ferme les yeux, ses lèvres remuent, il tremble…

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