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Écrits de Marc Hodges
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28 octobre 2014

A cette heure de la matinée, il y avait foule

Il faisait très beau, le ciel était limpide, disposant d’un peu de temps, je m’étais éloigné sur les bords de la Spree du côté de l’île aux musées et, comme désœuvré, rôdais dans le vaste marché d’artisanat qui s’étendait en face de l’esplanade du Pergamon Museum. On trouvait là à peu près tout ce qu’un esprit conforme dans le non-conformisme contemporain pouvait vouloir désirer, depuis des insignes — ou même des uniformes entiers des anciennes armées de l’est : république démocratique allemande, bien sûr, mais aussi URSS, Pologne, Hongrie…— jusqu’à toutes les variétés d’herbes qui parfument, lavent, soignent, se cuisinent, se fument… en passant par toutes les bizarreries que l’imagination pouvait avoir créée : marionnettes de sorcières, plaques publicitaires émaillées, statuettes difformes, informes, multiformes… Tout cela baignait dans une odeur grasse de frites, de saucisses grillées et une atmosphère de joyeuse insouciance. A cette heure de la matinée, il y avait foule : une foule plutôt jeune mais très mélangée depuis des jeunes alternatifs vêtus de vêtements bariolés barrés d’indescriptibles ornements ou de tenues qui avaient dû être militaires jusqu’à des étudiants à petites lunettes et tenues plus sages ; tout cela était traversé par les foules de touristes qui se rendaient en masse aux divers musées… Je marchais sans but, l’esprit plutôt absent, voyant tout mais ne regardant rien, préoccupé seulement par ma décision à prendre, effrayé par ce qu’elle signifiait, craignant que, quel que soit mon choix ce ne soit pas le bon, pesant sans fin le pour et le contre quand je m’approchais sans raison d’un stand d’un artisan proposant aux passants de réaliser leurs portraits de manières diverses — dessins au crayon, au fusain ou à la sanguine, aquarelles, craies d’art, photomatons retouchées… Il exposait plusieurs exemples de ses réalisations et, notamment, sur un chevalet de peintre, un sous-verre contenant des silhouettes d’ombre, profils découpés dans du papier noir collés sur un fond de couleur claire. Je regardais tout cela d’instinct, sans intérêt véritable, simple façon de laisser mon esprit en suspens… Alors, deux de ces silhouettes s’imposèrent : dans le coin supérieur droit du cadre, Stanislas regardait vers la droite ; dans le coin supérieur droit, Zita regardait Stanislas.

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Commentaires
J
Cher Monsieur Hodges,<br /> <br /> <br /> <br /> Des personnes vous ont peut-être déjà contacté par email, ou en laissant des commentaires sur votre blog, prétendant être des étudiants d'un cours que j'enseignerais à University of Georgia sur la littérature numérique. Je ne connais pas ces individus, j'ignore leurs motifs, et je vous prie de croire que je n'ai rien à voir avec leur tentative de contact avec vous.<br /> <br /> <br /> <br /> Bien à vous,<br /> <br /> <br /> <br /> Jonathan Baillehache
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