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Écrits de Marc Hodges
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23 février 2014

un auteur a aussi ses états d’âme

Je suis honteux de ce que je vous ai envoyé hier : vous avez accepté de lire l’histoire de Stanislas et non la mienne or je me laisse écrouler dans des confessions personnelles… Il est vrai qu’un auteur a aussi ses états d’âme : c’est à ses personnages qu’il devrait les léguer. L’inconvénient de ces courriers quotidiens est que je ne peux revenir en arrière. Ce qui me console, c’est que vous, vous avez la possibilité de trier et de ne garder que ce qui vous intéresse car, de toutes façons, ce mail-roman peut être lu de dix puissance trente (dix suivi de trente zéros) façons différentes, ce qui vous laisse, même si chacun d’entre vous n’en a pas conscience, un vaste espace de choix… N’en parlons plus… Je vais désormais essayer de garder le cap sur l’objectif que je m’étais fixé !
 
Le mail qui suit m’y aidera :


«From: "antonio.delsoussol" <antonio.delsoussol@karaoke.com>
To: <jbalpe@away.fr>
Subject: mail roman, informations
Date: Fri, 22 Jun 2001 11:22:55 +0200
X-Priority: 2
 
Cher monsieur Balpe
Par hasard, en rangeant des papiers et des souvenirs, je suis tombé sur quelque chose qui pourrait vous intéresser. Je vous ai déjà écrit dans le cadre de ce mail-roman, mais je ne me suis jamais présenté : vous avez mon nom, vous ne savez pas qui je suis… J’ai quarante cinq ans, je suis dans le commerce passage du Ponceau et, dans les années quatre vingt, j’étais représentant pour plusieurs fabricants du sentier. Comme mon nom ne l’indique pas, ma mère est d’origine allemande et je m’étais spécialisé dans les pays de langue germanique dont, naturellement l’Autriche et Vienne, bien entendu. Je ne sais pas si vous imaginez la vie des représentants de commerce, mais ce n’est pas très drôle. Une fois leur travail terminé, ils ne rentrent pas chez eux, sont toujours dans des restaurants quelconques ou des hôtels médiocres : leurs soirées sont longues et Vienne n’est pas une ville particulièrement folichonne. Bref, je m’ennuyais souvent et, comme la plupart de mes collègues, était toujours prêt à discuter avec n’importe qui pour passer un moment. Il faut dire que j’avais trente deux ans à l’époque et que je ne vivais pas encore avec Angéla… C’est ainsi que je crois avoir fait la connaissance de Zita et de Stanislas… J’ai retrouvé une photo où je suis avec un jeune couple… Si vous le souhaitez, je vous en enverrai une copie, mais je n’ai pas votre adresse… J’avais l’habitude de noter quelques informations sur mes photos pour m’en souvenir plus tard. Les voilà : « Vienne, 9 juin 1988, dans une weinstübe sur les bord du Danube, soirée passée en compagnie de Robert et Marca, environ trente ans, lui possède une entreprise d’informatique à Paris, elle ne travaille pas ; ils sont en vacances pour quelques jours dans l’appartement d’un ami ». C’est tout, mais j’avais discuté avec eux et j’avais appris que tous les deux parlaient plusieurs langues, que le père du garçon était écossais et sa mère turque… Du moins il me semble. Elle venait d’un pays de l’est me semble-t-il aussi, mais vous savez, ça fait quand même treize ans… Enfin ça correspond quand même assez bien. C’était un couple très sympathique, ouvert, apparemment heureux… Ce qui m’a étonné, c’est que soudain, ils m’ont laissé tomber sans rien dire, comme s’ils avaient peur de quelqu’un ou de quelque chose : je n’ai jamais compris ce qui s’était passé… »

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