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Écrits de Marc Hodges
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28 juin 2013

remise en cause

Nous voici à mi-parcours : vous vous plaignez que je n’avance pas, pensez que vous ne pourrez pas me suivre jusqu’au bout…

Vous allez, vous venez, me dites ne plus vouloir recevoir mes courriers, ou au contraire les attendre avec impatience, parfois même vouloir prendre leur lecture en marche : je m’y perds un peu et mon récit en devient chaotique. En cette «mi partie», je comprends combien il vous faut d’indulgence car je crains que mon projet n’ait été un peu fou et me demande si j’aurai bien la force de le conduire à son terme : je suis envahi des mails les plus divers mais je suis bien aise, quoique vous me grondiez un peu, que vous m’ayiez écrit… Voici un message parmi d’autres :

« User-Agent: Microsoft-Outlook-Express-Macintosh-Edition/5.02.2106
Date: Tue, 29 May 2001 14:06:50 +0200
Subject: UNE CITATION DE BECKETT POUR VOTRE ROMAN
From: LEVAILLANT <marc.levaillant@free.fr>
To: jbalpe@away.fr

Citation extraite de Fin de partie de Samuel Beckett

Les mots sont partout … Je suis en mots, je suis fait de mots, des mots des autres.»

Merci de penser à moi, mais ne me noyez pas, j’avance pas à pas, je fais ce que je peux… Stanislas lui-même — ou celui, ou celle, qui se fait passer pour tel — m’a encore écrit et son courrier me laisse perplexe :

«Date : Tue, 29 May 2001 23:22:21 +0600
Subject : Re : Mail-roman « Rien n’est sans dire », courrier N° 49
To : Jean-Pierre BALPE <jbalpe@away.fr>
From : Stanislas <stanislas@wideworld.tv>

"Tes souvenirs, ton affection, tout ce qui m’assure ton amitié, m’est précieux : j’aurais dû t’en remercier plus tôt. Mais, Jean-Pierre, la vie que je mène est si dissipée, tout m’enlève à moi-même, et j’en suis bien loin, quand je ne suis pas à mes amis… Il est si peu d’êtres vrais, tant d’apparences trompeuses ! La bonne foi est si rare ! Je le crains du moins… J’ai ton amitié, que me faut-il de plus ?»

Je t’en prie, Stanislas, parce que ce que tu me dis me touche profondément, ne te joue pas de moi et vous, vous tous, épargnez-moi s’il vous plaît, je n’ai plus le loisir de tout lire. Je voudrais bien tout prendre en considérations, mais ceci n’est ni une encyclopédie, ni un forum de psychologie non directive, ni un parloir électronique… Pardonnez-moi, malgré mon peu d’habitude, c’est un récit que j’essaie de mener à bien ce qui, me semble-t-il, impose quelques règles…

Aujourd’hui je suis à Belfort, demain je serai à Genève et dans trois jours à Sion, ma vie officielle, celle qui jusque là faisait toute ma vie, est aussi ennuyeuse que ces trajets en autoroute. Je ne sais pas vraiment pourquoi je me suis marié, pourquoi j’ai eu deux enfants, pourquoi j’ai fait tout ce que j’ai fait ; j’avance dans la vie entraîné par sa pente, tout imprévu me devient bénédiction… Je me reproche ce roman comme du temps perdu et pourtant… De jour en jour, la hâte de me mettre sur mon clavier et de vous écrire devient de plus en plus pressante comme si je vous sentais là, comme si, par le plaisir éprouvé au jeu de ses mots, le récit prenait plus de réalité que la vie. Je suis de plus en plus ce que je vous écris et dans cette déchirure qui s’ouvre je ne sais plus jusqu’où je serai capable d’aller.

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