Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
Visiteurs
Depuis la création 98 770
Archives
21 novembre 2012

tu peux pas rester ici avec moi

tu peux pas rester ici avec moi tu peux pas t’imposer comme ça tu pourrais pas préparer à bouffer tu pourrais quand même l’aider tu pourras me dire ce que tu veux tu pourras te tirer tu prends une bière tu réfléchis à la question et si je passe dans le coin tu rentrais à pinces tu risques de faire une fausse couche tu sais tu sais ce qu’il a tu sais ce que c’est un coucou tu sais ce qui se passe tu sais comme elle est tu sais où il est tu sais pas si tu veux de moi et je sais pas si je repasserai par chez toi tu sais que maintenant tu sais très bien ce que je dis tu sais très bien ce que je veux dire tu saurais pas où il est tu sens le parfum tu serais peinard tu seras encore là tu seras mieux pour parler tu seras obligé de tendre l’oreille pour nous entendre tu sors tu t’en fous tu te fais vieux tu te fous que j’aie besoin d’être seule ou pas tu te fous que je sois enceinte ou pas tu te moques de moi tu te rappelles pas quand on l’a fait après être revenus du cinéma tu te rends compte tu trouves ça normal de faire une scène comme ça tu trouves pas que ça fait un moment que quelque chose est pas arrivé tu vas faire un Alzheimer avant quarante ans tu vas me parler de Françoise tu vas me quoi tu vas pas me donner des leçons de morale tu vas pas repartir tu vas payer pour ça tu vas revenir tu vas rire tu vas t’asseoir tu vas t’obliger à vivre avec quelqu’un que tu n’aimes plus et un môme qui n’est pas le tien parce que tu as peur de te faire engueuler par tes voisins tu veux dire qu’ils habitent dans le coin tu veux même plus faire l’amour tu veux pas arrêter de faire le con cinq minutes tu veux pas faire le test avec moi tu veux que j’aide un type qui a fait couper un doigt à ton mari tu veux que j’aide un type qui vient ici pour la première fois depuis trente deux ans tu veux que je pisse sur un bout de carton tu viendrais pas boire un coup tu viens baiser tu vois tu vois tu voudrais pas aller me chercher quelques affaires tuera tuera pas un abri de bus en béton borde la route un arrêt prolongé devant la vitrine d’une boulangerie me permet d’analyser cette sensation un autre ami que moi un autre coup sur le haut de la tête et il se rassied un autre hoquet et la deuxième couche s’en va rejoindre la première un autre trou dans le petit bois un balèze se tient immobile un bon gros chagrin rassurant un bout de carton fera l’affaire un bout de chair blanche apparaît encore au milieu des arbres un bout de charbonnette laissé par un bûcheron est appuyé contre un tronc un bout de tissu qui vole dans le soleil un bruit retenti un bruit sourd de fruit mûr tombant de l’arbre un caractère plus noble un certain relâchement un certain Yves Cottard un chèque un chevreuil a traversé un chien m’accompagne de ses rêves un choc m’écrase les côtes un choc retentit un ciel gris et voilé nous épargne les rayons du soleil qui pourraient percer la verrière et nous donner des rêves de balades bucoliques un clin d’œil en direction de la serrure et les pas repartent rapidement un clin d’œil suffit à le rassurer un cœur plus pur et plus généreux un corps léger perçant l’enchevêtrement pour s’éloigner de ma démarche pesante un coup d’œil à ma montre un coup d’œil à ma montre un coup d’œil à ma montre me permet de constater qu’il est presque six heures un coup d’œil au lit un coup d’œil me suffit pour comprendre un coup qui lui a remonté les cartilages dans le cerveau et qui a déclenché une hémorragie cérébrale un couple discute du sujet qui me préoccupe un désir secret de retarder le moment funeste un détour par le zinc pour commander et je file m’asseoir dans le fond un deuxième pied vient effleurer ma cheville gauche un drop étourdissant en pleine face l’arrête net un éclair de peur passe dans ses yeux un éclat de rire un employé des postes un enfant vient d’en faire les frais un épais portefeuille un flic de part et d’autre pour garder un semblant de rectitude dans la trajectoire un flou passe devant mes yeux lorsque je me redresse un frisson monte de mes fesses à mes épaules un froissement de feuilles un fumet de cage aux lions un gâchis un garçon et une fille un gilet un gisant un grand soleil illumine la neige et des flaques boueuses commencent à naître ça et là un groupe important vient d’entrer un heure plus tard un homme un homme d’une quarantaine d’années en bleu de travail vient de sortir de je ne sais où un homme peu sûr un homme profondément égoïste un immense couloir ponctué de portes vitrées un immense parc un infirmier en blouse blanche pénètre par une autre porte un instant

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité