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Écrits de Marc Hodges
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25 octobre 2012

Dilemne

«Date: Thu, 10 May 2001 17:07:37 +0100
To: stéphanie marienbach <marienbach@yahoo.com>
From: Jean-Pierre BALPE <jbalpe@away.fr>
Subject: Re: Mail-roman "Rien n'est sans dire", courrier N° 30

Continuez ! A bientôt »

Bien sûr, je continue… J’ai l’habitude de tenir mes engagements même si cela est parfois plutôt difficile. Je ne peux — ni ne veux…— plaire à tout le monde. Il me semble de plus que ce que j’ai à dire est trop important pour qu’on me fasse, si facilement, taire. Cette histoire sa fait avec vous, peut-être même contre certains d’entre vous car je sais que le récit de la vie de Stanislas ne peut pas plaire à tout le monde et que certains ont tout intérêt à me faire taire……

J’ai loué une voiture pour visiter la Toscane: me voici ce soir à Florence dans l’élégant petit appartement du Palazzo Bombardi prêté par Pacôme. Tout au long du trajet en voiture, l’esprit libéré par la conduite, je n’ai pas manqué de temps pour repenser à ce que m’avait dit Stanislas, pour essayer de me remémorer ce qui, dans son flot désordonné de paroles pouvait être essentiel et m’aurait échappé. Je me rendais compte à quel point il avait dû être en plein désarroi. A Tachkent, il avait été piégé mais il ne pouvait dire — et cette question l’avait agité longtemps — s’il était une victime de Prudence qui, alors, aurait été une affidée de la police ouzbek ou si, tout simplement il n’avait pas eu de chance car, dans ce cas, Prudence risquait fort d’avoir à son tour été victime de son infortune. Il avait tourné sans fin autour de cette interrogation or, selon la réponse qu’il y apportait, ses soupçons se rapprochaient plus ou moins de Zita — mais comment soupçonner Zita puisqu’il en était amoureux? La formulation de son soupçon n’aurai-il pas suscité une certaine réalité des faits? —. Pour autant, il ne pouvait s’empêcher de se demander s’il n’était pas, depuis longtemps, repéré comme un pion à jouer le moment venu. Ses doubles attaches culturelles et familiales, sa jeunesse, ses sympathies politiques, son cosmopolitisme, ses facilités assez rares à pouvoir circuler d’un univers à l’autre, son haut niveau d’études, sa pratique de nombreuses langues, sa spécialisation en tant qu’informaticien, en faisaient en effet un futur agent idéal. Les allusions des inspecteurs à sa famille, à sa mère notamment, l’appartenance de son cousin à leur service… l’amenaient même à se demander jusqu’à quel point sa propre famille orientale pouvait avoir trempé dans ce qui, alors, aurait été un complot depuis longtemps préparé et bien mené à terme… Mais il n’avait sur ces points aucunes certitudes et soupçonner son grand-père, sa mère, ses cousins… son amour, lui était des plus pénible. La vie de tous ses proches ayant été des plus chaotiques, tout cependant était, comme dans un thriller, possible… mais tout lui était douloureux: il ne savait plus où passait la frontière entre les apparences du réel et la réalité, entre la vérité des existences et leur part de fiction. Comment, dans cette situation, prendre une décision juste? S’il avait raison, que son emprisonnement ne soit dû qu’à la malchance, un refus mettait en danger sa famille; s’il se trompait, que tout cela n’était que la mise en scène d’une pièce écrite depuis longtemps, il devait couper tous les ponts: mais si l’idée, en tant que telle, ne l’effrayait pas, la force de ses attaches sentimentales faisait qu’une telle rupture lui était infiniment douloureuse. Rendre de menus services à la police ouzbek n’était d’ailleurs pas si épouvantable: il s’était toujours senti plus ouzbek qu’écossais, aider l’Ouzbékistan n’était donc pas une vraie trahison d’autant qu’il était assez grand pour savoir jusqu’où il accepterait d’aller… Il n’avait d’ailleurs plus vraiment le choix…

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