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Écrits de Marc Hodges
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2 août 2012

Retour à l’ordre normal des choses

Pendant une quinzaine de jours, l’enquête n’avança pas vraiment: on ne signalait aucune disparition de vieille dame dans la région et le fichier central des personnes disparues ne contenait aucun signalement correspondant à celui du cadavre trouvé dans la grotte d’Arnette. L’affaire commençait à ne plus présenter d’intérêt pour personne: la gendarmerie avait autre chose à faire avec les excès de vitesse, les conducteurs sans permis ou en état d’ivresse, les cambriolages de pavillons, les tapages nocturnes, les ceintures de sécurité oubliées, le téléphone portable et autres nuisances semi-campagnardes; après avoir fait parler les randonneurs, interrogés quelques chercheurs de champignons, demandé leur avis à des personnes prises au hasard dans la rue, la presse n’avait plus rien pour broder sur l’événement, rien qui pourrait ébranler la routine et l’ennui atavique de ses lecteurs; Évelyne pensait que le mieux était encore de ne pas faire de vagues d’autant qu’elle était très occupée par ses mômes et préoccupée par son plombier qui ne semblait pas insensible aux charmes d’une nouvelle voisine: la commissaire Albertine Mollet n’était pas chargée de l’enquête et, dûment chapitrée par la philosophie —approximative mais avenante— de son mari, trouvait que c’était très bien ainsi car elle n’était pas vraiment payée pour en faire davantage. Bref l’enquête piétine et l’intérêt de la population s’émousse, les informations nouvelles se faisant rare, les articles concernant le cadavre de la grotte d’Arnette ont reculé de page en page et ne figurent plus qu’à la fin des pages régionales, le dernier publié disant: «rien de nouveau sur la morte de la forêt, l’enquête piétine. »

Seul un habitant de la région, Marc Hodges, un écrivain approximatif comme il y en a tant, qui a déjà publié quelques romans policiers dont Ganançay (500 acheteurs, en comptant les amis), La Disparition du Général Proust (300 acheteurs, idem), et diverses nouvelles (nombre d’acheteurs difficile à évaluer) s’intéresse encore à ce fait divers qui ne lui paraît pas si banal que ça. D’habitude on ne supprime pas ainsi les vieilles dames et, lorsqu’on le fait, on ne transporte pas leur corps au fond des bois mais, cependant, sur un chemin de randonnée balisé et très fréquenté. Un jeune homme, une jeune femme, lui auraient paru relever de meurtres ordinaires. Mais une vieille dame d’origine indéterminée. D’autant que, selon la presse, le corps n’a pas été déplacé là juste après l’assassinat mais plusieurs jours plus tard. Marc Hodges pensait qu’il y a là matière pour un nouveau un roman policier. À sa manière paresseuse et dilettante, il se met à l’ouvrage.

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