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Écrits de Marc Hodges
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13 mars 2012

je suis malheureux

I - 49 je sais pas

 je sais pas je sais pas je sais pas ce que tu veux je sais pas quoi faire je sais pertinemment que c’est inutile je sais plus ce que je dis je sais qu’il est tendu je sais surtout comment est Germaine je sais très bien pourquoi je sais très bien que je suis pas le père je saisis mon blouson au portemanteau et lui emboîte le pas je saisis un plateau de chêne je saisis une noix sur le bureau et l’écrase d’une main en la maintenant coincée contre le rebord du plateau je saurai à quoi m’en tenir je savais au fond de mon âme que ses larmes n'auraient pas été désobéies je savais seul qu'en l'abandonnant je l'entraînerais sur mes pas je savais très bien qui c’était je sens le calme revenir doucement je sens les branches fouetter mon visage je sens les flammes embraser mes cheveux je sens les poils de mon corps entier se hérisser à l’unisson je sens mon cœur prêt à s’arrêter je sens mon visage se vider de son sang je sens mon visage vidé de toute expression je sens presque son souffle sur ma nuque je sens qu'il faut fuir pour me dérober aux soupçons qui m'environnent je sens sa présence dans mon dos je sens un frisson dans mon dos je sentais obscurément ma liberté s’envoler tout doucement vers des contrées d’où elle ne reviendrait  peut-être plus je sentais que je lui faisais du bien je sentais que nous ne pouvions être unis pour toujours je sentais venir la grosse affaire je sentis le dernier lien se rompre je sentis ma douleur s'apaiser je serai le salaud de service et elle l’immaculée conception je serai loin je serai toujours votre ami je serais mort à ses pieds pour la retenir je serais pas étonné que tu remettes ça un de ces jours je serais pas ici je serre juste un peu je serre les dents jusqu’à ce qu’elle sorte je sois parvenue à vous inspirer le sentiment que je méritais je sombre doucement je sombre rapidement dans une torpeur pâteuse qui se transforme dans le quart d’heure suivant en sommeil profond je sors de la chambre je sors de la gare sur la gauche et tourne rapidement dans un entrepôt des chemins de fer je sors du tabac je sors en refermant doucement la porte derrière moi tandis que Germaine se jette sur le lit pour y pleurer plus à son aise je sors la capuche de mon col et la fais descendre le plus bas possible sur mon visage je sors le moins possible je sors sans refermer et descends les escaliers en ajustant mon casque antibruit je sors sur le palier je sors tandis qu’elle retombe entre ses coudes en pleurnichant je sors tandis qu’elle suce son doigt en me lançant un regard interrogateur je sors un drap de l’armoire et roule le corps de Germaine dedans je sortais je sortis en achevant ces paroles je souffrais d'ignorer son sort je souffrais deux heures près d'elle avant de pouvoir l'apaiser je souffrais même de ne pas la voir je souffre déjà suffisamment par l'aridité de vos manières et la sécheresse de nos rapports je soulevai ma conscience contre ma faiblesse je soulève doucement le châssis vitré afin de m’assurer qu’il n’est pas bruyant je soulève ses cheveux pour voir son visage je soulève tout doucement la fenêtre et me glisse à l’intérieur de la chambre je souris je souris doucement et réponds je souris faiblement je stoppe je stoppe aussi l’aspiration en donnant un coup de pied dans l’arrêt d’urgence je subis ces souffrances que vous m'infligez je subviendrai libéralement à vos dépenses je suis à destination je suis à présent réellement un assassin je suis à soixante kilomètres uniquement de la maison je suis assis au bar je suis assis sur le lit je suis au centre ville je suis au vingt six je suis aussi nu qu’elle je suis beaucoup plus costaud que lui je suis convaincu que je suis coupable je suis de retour au motel je suis déjà assis je suis déjà loin je suis également malheureux je suis en train d’enfiler mon pantalon pour aller faire un tour en ville je suis en train de t’annoncer que je suis  peut-être enceinte je suis enceinte je suis forcé de vous dire que vous vous trompez je suis habilleur je suis horriblement malheureux je n'ai plus le courage de supporter un si long malheur je suis juste employée je suis là je suis le seul à la sentir je suis obligé de la tenir pour qu’elle reste debout je suis obligé de repasser derrière lui car certains couverts ont mal supporté sa presbytie naissante je suis parfaitement libre je suis pas dans la police je suis pas folle je suis pas standardiste je suis pas sûre d’être une femme je suis pas sûre que ça ait à voir je suis pas sûre que tu veuilles de moi je suis pas une femme je suis plus jeune que lui mais aussi plus fort je suis pris moi aussi d’une espèce de peur je suis réveillé depuis un moment mais n’ayant rien à faire je suis revenu chez madame Rainault je suis seul je suis seul au milieu d’une nappe de sable mou je suis sur le point de repartir lorsqu’une odeur familière me fait tressaillir je suis sur le pont je suis sûr qu’on se demanderait si je souris ou si je pleure je suis sûr que ça peut marcher je suis sûre que tu rigoles je suis trempé je suis un peu fatiguée quand même je suis vanné je suis vanné je suis venu te voir parce que je crois qu’on s’apprécie mutuellement je suppose les clients cravatés je suppose qu’on en a pour un moment je sursaute je t’ai déjà dit de pas m’appeler ici je t’ai déjà dit de pas parler boulot à table ! je t’ai dit je t’ai jamais forcée je t’ai suivi je t’attends à midi devant l’entrée je t’attends pas je t’expliquerai je tâchais de finir la conversation je tâchais par un effort bizarre de l'attendrir sur le malheur que j'éprouvais en restant près d'elle je te cherchais je te connais je te connais je te demande juste si tu l’aurais pas vu je te déranges je te dis je te dis juste que j’aurais bien aimé qu’on sorte ensemble ce soir je te laisse je te parle je te retiendrai pas je tentai vainement de les en détourner je tente de m’échapper mais mes pieds sont  je tiens à les établir immédiatement de façon claire je tiens la pièce de bois fermement pour que la surface dégauchie soit bien plane je tire de longues bouffées dessus je tire de ma poche le sac en papier qui contenait les gâteaux et le colle sur la première en évitant avec soin de me placer dans son champ je tire le lit en arrière et soulève le matelas je tire sur ses pieds pour la dégager et la fais glisser sur mes épaules je tire un grand coup dessus afin d’en récupérer suffisamment pour me couvrir je titube

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