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Écrits de Marc Hodges
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18 décembre 2011

Salle de contrôle

“Eh bien voilà ! Pas besoin de plus, les vieilles méthodes ont parfois du bon…”, pense Blaise, “De toute façon j’ai pas l’impression d’avancer… Je connais mieux Kharamidov, je sais qu’il s’intéressait aux mystiques, je comprends pourquoi il cachait des textes dans ses dessins, je sais qu’il y a un lien entre lui et Sarpedon, que tous deux cherchent les sens cachés des écritures et des signes ainsi que l’union suprême avec leur bon dieu… d’accord, ça explique certains trucs… mais ça me dit pas qui a tué Kharamidov, ni pourquoi… En plus d’une semaine de mon temps, aurais-je perdu mon pari avec Laurence?

— LXVI —

Genève, dimanche 27/12/2015, 20:20:59

Interpol n’arrête jamais… En ce dimanche 27 décembre, Luc Évequoz, l’analyste de service, est à son poste dans la salle de recherches numéro 27. Une salle immense, aveugle, occupant l’axe central du bâtiment. Strictement isolée de l’extérieur pour qu’aucun curieux ne puisse, avec de puissants micros directionnels, ni capter les ondes émises par les claviers ou les projecteurs d’écran, ni aidés de systèmes optiques sophistiqués, apercevoir ce qui s’affiche sur les murs. Luc Évequoz aimerait parfois, du haut de son vingt-septième étage, pouvoir jeter un coup d’œil sur les toits enneigés de la ville. La sécurité l’interdit. C’est une des contraintes de son métier. Il s’y plie. Une autre, plus lourde encore, est la vie en vase clos imposée par le service dont tous les employés et leur famille habitent ce même quartier au centre duquel s’élève la tour Interpol qu’ils servent et qui les fait vivre. Une vie de luxe, sans aucun doute, avec tous les raffinements du confort moderne, mais Luc regrette de ne pouvoir, malgré leurs dangers, flâner dans les rues de la ville.


D’un diamètre d’environ dix mètres, circulaire, la salle est vaste, haute. Sols et plafonds sont revêtus d’un granulat noirâtre ne laissant à l’œil que la sollicitation de l’unique mur divisé en dix tranches alternant zones sombres et zones claires. Le premier hémicylindre comporte sept zones. Sur les quatre zones claires nettement séparées par de plus petites obscures, les derniers modèles de projecteurs ultra-puissants à matrices actives dessinent d’immenses écrans d’environ dix mètres de long sur cinq mètres de haut. Devant chacun des quatre écrans, un analyste. Derrière eux, l’autre hémicylindre du mur est divisé en trois zones, deux obscures isolant une zone claire de vingt mètres de long sur cinq de haut délimitant ce qu’ils appellent “l’écran d'analyse”. L’équipe dont fait partie Luc Évequoz a pour tâche de reprendre en profondeur l’affaire Kharamidov : depuis les derniers développements de l’enquête de Montréal, les fiches routinières d’Interpol ne suffisent plus. Chacun des analystes, installé dans un très confortable fauteuil rotatif, travaille à une tâche bien précise: Luc s’intéresse à Sarpedon; Jean-Blaise, un géant blond, au serveur de Kharamidov; Alexandre, à ses relations; Frédéric, aux pensionnaires de Dan Peirse. Sur l’écran d'analyse, le travail de chacun complète celui des autres.

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