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Écrits de Marc Hodges
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1 septembre 2011

Pourquoi poursuivre ce récit

«Date : Thur, 19 Apr 2001 23:05:32 +0200
Subject : Fwd : Re : mail-roman « Rien n’est sans dire », courrier N° 9
To: Jean-Pierre BALPE <jbalpe@away.fr>
From: Anselme@free.fr

Excuse-moi de te le dire si brutalement, mais comme ce mail a de très grandes chances de rester entre nous, je ne vois pas pourquoi je n’essaierai pas de te rendre ce service: les préambules de ton histoire me semblent beaucoup trop longs. Tu nous dit avoir rencontré quelqu’un à Berlin qui t’aurait dit quelque chose et, dix jours après nous n’en savons toujours pas plus. Je veux bien que tu te moques un peu de nous mais il y a quand même des limites. Franchement, si ça continue comme ça, et bien que nous soyons amis, je vais me désinscrire.

Anselme »

« X-Sender: levordasky@mail0.uquebec.ca
Date: Fri, 20 Apr 2001 13:48:40 -0400
To: Jean-Pierre BALPE <jbalpe@away.fr>
From: Pierre_Levordasky@UQuebec.CA
Subject: Re: Mail-roman "Rien n'est sans dire", courrier N° 7

Salut Jean-Pierre,

Je dois te dire que j'aime beaucoup ton "roman" par mail, que je lis, évidemment, au milieu de mes innombrables autres mails, et qui prend de ce fait, une figure un peu spéciale. Je ne prends pas le temps de lire de la littérature, mais il me semble que le mail est la véritable littérature d'aujourd'hui, que nous faisons tous en lisant et en écrivant.

Continue !

Bien amicalement

Pierre »

Devant des réactions aussi contradictoires, je ne peux que persister dans mon projet… En effet, pourquoi ne pas dire tout de suite ce que m’a dit Stanislas à Berlin? Plusieurs raisons à cela : la première est que, Stanislas, étant mon meilleur ami, il n’avait pas besoin de me dire ce que, l’ayant vécu avec lui, je savais déjà mais qui me semble pourtant indispensable à la compréhension de la suite; la seconde est que la vie ne nous facilite jamais la tâche et que ne sachant pas comment commencer une histoire assez confuse, il me semblait plus naturel de la rapporter depuis son début; la troisième est qu’un récit ne peut, à mon avis, être une simple transcription de conversation; la quatrième, parce que nous avons parlé longtemps, que je ne me souviens pas de ce qu’il m’a dit avec assez de précision pour le rapporter tel quel; la cinquième est qu’il y avait, dans son monologue — car il a beaucoup plus parlé que je ne l’ai fait — tant d’implicite que seul un discours indirect pouvait le rendre compréhensible… Si j’essaie de la reconstituer, le début donnerait à peu près ceci:

— Jean-Pierre, je suis dans la merde et je ne sais pas comment m’en sortir, il ne faut dire à personne que tu m’as vu, je t’en prie, c’est trop dangereux, en plus tu serais toi aussi en danger, le mieux serait que tu m’oublies… je ne devrais même pas te parler ici… j’ai peur qu’on nous voie ensemble… Tu ne peux pas imaginer ce qui m’est arrivé et comment j’en suis arrivé là… Je ne sais même pas si je suis content ou effrayé de te revoir…
— Je ne peux pas t’aider?
— Comment le pourrais-tu, personne ne le peut… Si j’ai disparu, c’est volontairement et crois bien que si je l’ai fait c’est que je n’avais pas d’autres solutions, j’ai mis, comme un idiot le doigt dans un engrenage et je m’y suis laissé prendre le bras… Tu te souviens de ma dernière année d’études à Grenoble, de nos vacances d’été et de ce que je t’avais dit de mes rencontres à Tachkent?…

Je m’en souvenais en effet. Mais bon, pourquoi chercher à me justifier. Cette histoire, après tout, n’a aucune raison de vous concerner, encore moins de vous séduire et si je la poursuis ce n’est peut-être que pour des motivations égoïstes.

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