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Écrits de Marc Hodges
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18 mai 2011

Divagations

Vous auriez voulu que je vous parle de «Bruges la morte», comme la qualifie Georges Rodenbach, mais qu’en dire qui ne l’ai déjà été mille fois et comment, devant une ville pareille, ne pas tomber dans la banalité. Au risque de vous décevoir, Bruges pour moi est un mouvement, une lumière sans cesse changeante, de la neige sur des rues désertes, de la pluie traversée de soleil, un flot permanent de touristes le jour, un désert absolu à partir de huit heures et le son de mes pas dans les rues désertes que je parcours pour me désennuyer…

Venu ici rapidement pour voir quelques fonctionnaires de la Communauté Européenne : je n’ai pas eu le temps de chercher un lecteur Zip; mon train est revenu à Paris trop tard. Il faudra attendre demain. J’ai plusieurs rendez-vous mais je me suis promis de trouver un instant pour en acheter un. Je le ferai…

L’un de vous, disons Anicet, m’envoie un mail citant « i.f. suite et fin » livre récent de Régis Debray où il dit quelque part qu’un mauvais livre est comme « un e-mail à une lettre de Mme de Sévigné »… Je pense qu’il faut prendre cette citation plus pour un reproche que pour un compliment. Qu’importe… ne supportant pas l’idée que les modalités d’écriture soit figées à jamais dans des conventions relatives perçues comme éternelles, j’opterai quand même pour la seconde des deux solutions ; les choses changent, il n’y a pas de raison pour qu’il en soit autrement… Vous restez juges pour votre compte mais, après tout, je m’en moque : je n’ai jamais voulu faire œuvre de littérateur, posture qui m’a toujours parue trop guindée… Le mail est ce qu’il est, ce qui m’intéresse est ce qu’il rend possible : j’écris ce que je dois écrire dans l’intention que vous connaissez — ou que vous soupçonnez… Pour le reste…

Ce travail commence d’ailleurs à me poser quelques problèmes: je ne sais plus à qui je m’adresse… La communauté amicale du départ, par des voies qui me sont restées impénétrables, s’est augmentée d’un groupe d’inconnus et, s’il m’arrive parfois de trahir par le tutoiement que je m’adresse à tel ou tel, j’ai très souvent la tentation du «vous».

Les amateurs d’histoires doivent être agacés: je passe souvent d’un sujet à l’autre. mais n’est-ce pas le propre de la correspondance, dire à des amis ce qui, sans cela, n’aurait aucune raison de l’être ?… Pourtant, assez digressé… reprenons: Stanislas et moi, nous étions heureux d’être, en ce mois de juin 1978, reçus à nos concours, mais notre joie était fragile : nous savions que c’était notre dernière année de vie partagée. Aussi avons nous décidé de consacrer tous deux cet été de nos vingt ans à un grand voyage. L’été 1979 serait celui de l’Ouzbékistan: halée par ce terminus, l’année à venir ne pourrait nous paraître que plus courte.

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