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Écrits de Marc Hodges
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21 octobre 2010

La Condamine, 11 heures 28

André Pagès apprécie aussi la pureté du passé. Si tout cela ne signifiait rien? Il rit, s'arrête, s'en va. Petits plis de terre brûlée. Il s'est toujours débattu avec lui-même. Il ne rencontre que trop de ruines. Demain est là, déjà palpable et pourtant si lointain et si flou. Il est lien, relation, rien d'autre. Son oreille se tend dans le silence sur un vide en lui qui n'a, soudain, aucun écho. La frontière entre le passé et le présent suit ici une ligne sinueuse. Il aime ceux qui ne veulent pas se conserver. Il y a dans la nature des lieux où même les serpents se sentent seuls. Il va à pied. La couleur des choses passées, aimées, ne quitte plus son imagination. Il laisse faire comme s'il y avait là quelque chose de plus ancien qui, un jour, dans des circonstances révolues, avait été une part de lui. Toutes les odeurs d'herbes se mêlent.

Un oiseau dans l'air serait le bienvenu… André Pagès ne peut comprendre que ce qu'il possède vraiment, exige le monde de cette façon là. Il a l'esprit confus. Espoir. Tout est encore possible! Il marche dans la mort, dit désespérément des traces de vie vrai. De ses ancêtres, il connaît tout, ignore tout. Il se dit que la seule conversation intéressante a lieu quand personne n'entend. L'air reste toujours libre. Il se veut ici totalement chez lui, ne peut pourtant chasser de son esprit une vague joie. De loin en loin, un bout de pré cerne une lavogne desséchée. Il se force à se redresser, respire profondément… Les pierres méditent sous la lumière. Il marche calmement.

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