Fin de discussion de comptoir
Jean Dombres et l’inspecteur Michaelis poursuivent leur conversation :
- Il est très entouré !
- Vous savez où je
pourrais le joindre ?
- Aucune idée !
- Connaissez-vous
quelqu’un qui le sache ?
- Si vous farfouillez
dans les back-rooms, je suppose que vous n’aurez aucun mal à trouver des hommes
qui le connaissent !
- Que voulez-vous
dire ?”
- Un jeune mec aussi beau
ne manque pas d’amants. Il y en a certainement un ou deux ici, ce soir, parmi
les ombres que vous avez dû apercevoir. Je ne saurais vous dire lesquels… De
plus, je vous avoue que ça m’ennuierait que vous dérangiez mes clients sans
plus de raison !
- Je n’ai pas de mandat
pour ça… mais si vous pouviez leur dire de m’appeler dans la semaine !
- Il faudrait que je
fasse une enquête… C’est pas mon boulot.
- En effet… Il me faudra
revenir avec un mandat !
- Vous êtes le bienvenu,
dit l’Iroquois avec un sourire trop appuyé !
- Je ne vais pas vous
retenir davantage… Dernière question, à quelle heure sont-ils
partis ? !
- Tard. Ils ont disparu
un moment dans une des back-rooms, sont venus prendre un dernier verre et me
saluer avant de partir. J’ai pas noté l’heure… Il réfléchit. Attendez, je me
souviens, Jacky était en scène puisqu’elle est venue faire du charme à Dad qui
l’a laissé boire dans son verre. Il devait être environ une heure du matin… En
tous cas, dans ces eaux-là !
- Rien d’autre ?
- Je vois pas !
- Dans ce cas je vais
vous laisser, dit Michaelis se dirigeant vers la porte”
- Peut-être préférez-vous
sortir directement sur le parking ? dit l’Iroquois ouvrant une autre porte
par laquelle s’engouffre un air glacial.
- Merci ! Michaelis
tend sa carte. Je compte sur vous… Si vous avez d’autres renseignements !
- Si je vois Dad, je lui
dis de vous appeler… Au fait, pourquoi toutes ces questions ?”
- Kharamidov a été
assassiné par l’homme avec qui il faisait l’amour !
- Quelle shit, on peut
plus se fier à rien.
La porte ouvre sur un
escalier métallique de secours donnant sur le parking. Il est environ dix-huit
heures. Le ciel s’est dégagé. La nuit est tombée. Déjà très noir, le ciel est
piqueté de glaçons minuscules. Chacune de ces lueurs perce Michaelis d’une
aiguille d’acier gelée. Il pense avec plaisir à la chaleur qui l’attend chez
lui. Avec un peu de chance, il rentrera avant que ses filles soient couchées.