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Écrits de Marc Hodges
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26 décembre 2013

Qu’est-ce qui me fait continuer ?

J’ai pris le train à Montpellier : je vais à Barcelone… J’ai beaucoup de souvenirs dans cette ville, des souvenirs d’adolescence surtout lorsque, au Bario Chino, avec quelques amis nous éprouvions notre virilité en allant nous faire palper dans les bars par les filles que notre inexpérience fanfaronne semblait beaucoup amuser… Il y avait aussi Carmen … Mais Carmen c’est une autre histoire dont je ne vous parlerai pas aujourd’hui… Rencontre sur le thème des Universités virtuelles : blabla, visites, repas, interviews, débats… la routine. Je regrette déjà le calme solitaire de mon mas dans les vignes… Je me demande de plus en plus souvent si je ne devrais pas tout laisser tomber : travail, femme, enfants… tous ces impedimenta de l’existence civile pour me retirer sur cette terre où je me ressource… Qu’est-ce qui me fait continuer ? Il y a ainsi des moments où chacun se trouve à la croisée de son propre destin ; la vie est faite de bifurcations innombrables mais, la plupart du temps, elles s’imposent à nous dans une totale inattention aux choix qui se présentent. Quelquefois cependant, la conscience du choix s’impose, ce ne sont pas les cas les plus faciles car ils confrontent ce que l’on est à ce que l’on croyait être… J’imagine ainsi Stanislas et Zita à la minute même où ils vont se quitter ; ils sont à l’aéroport de Samarkand, elle doit prendre un avion pour Moscou, lui pour Tachkent. Qu’importe qui va partir le premier, mais je suppose, parce qu’il aura voulu rester près d’elle le plus longtemps possible, que ce sera Zita. Il porte sa valise, prennent garde — on ne sait jamais qui les observe et ce qui peut en résulter pour elle…— à ne pas trop montrer leur intimité. Ils en souffrent… Ils auraient envie de se coller l’un à l’autre, se tenir par la taille, par le cou, par la bouche… prolonger leurs dix jours de bonheur. L’avion a sûrement du retard, ils traînent dans l’aéroport où il n’y a rien d’autre à faire, vont peut-être au buffet pour boire un mauvais thé, acheter ce qui, dans la pénurie générale, leur est proposé… Ils n’osent même pas se tenir par la main, pour être à peu près sûrs que personne ne les écoute, parlent français… Ils souffrent… Stanislas du moins, souffre. Il lui répète doucement : « Ne pars pas, reste avec moi… Rien ne prouve que ton retour a l’importance que tu lui donnes… Tu peux encore manquer l’avion, rester quelques jours de plus… » Zita ne répond pas. Elle le regarde simplement, il lit dans son regard que sa décision est prise, qu’elle va le laisser, que ce n’est plus qu’une question de minutes. Dans le regard de Stanislas, elle voit toutes les caresses qu’il aimerait lui faire, son désespoir aussi, un au-delà de la supplication, regard d’un condamné à mort que chaque pas rapproche du billot… L’avion est annoncé, elle se lève, ne le regarde pas, il la suit en silence ; elle arrive à la porte d’embarquement, se retourne, lui tend la main, s’en va… C’est tout et tout est fini, Stanislas est absent à lui-même, les passagers le poussent du passage, le mettent à l’écart, il ne sent rien, ne voit rien, il est comme paralysé, sa tête est en plein émoi, il ne sait plus s’il souffre ; pour conserver quelques instants encore l’image de la silhouette de Zita, il ferme les yeux, s’effondre sur un banc crasseux…

Quelques problèmes sur mon ordinateur ces jours-ci ; ce matin, ils se multiplient : sans cesse des « erreur système »… Pardonnez-moi, lecteurs, je dois le faire contrôler : je crains, pour quelques jours, devoir interrompre mes courriers. Ne vous inquiétez pas, quoi qu’il en soit, je trouverai une solution et tiendrai mes engagements…

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