Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
Visiteurs
Depuis la création 98 767
Archives
7 janvier 2014

ces impies me traitent de renégat

Fête des pères… cette mascarade : une cravate cette année, peut-être deux ? Hermès, Dior ou Axel ? A quoi se mesure l’affection filiale ?… Heureusement mon éloignement me protège !… Je ne sais si je deviens paranoïaque, acariâtre ou misanthrope… je ne sais ce qui vaudrait le mieux ? D’une certaine façon vous écrire dans un anonymat presque complet — vous parler…— me maintient…
 

«Les printemps ne sont plus que des hivers prolongés» écrit madame de Sénanges au chevalier, les siècles passent mais se reproduisent les mêmes faits : le temps maussade et plutôt frais pour une mi-juin barcelonaise ne m’incite pas à sortir. Dès qu’une réunion est terminée, je rentre à mon hôtel et travaille. J’ai donc plus de temps que prévu à consacrer à Stanislas d’autant que je n’ai pu voir Carmen comme si rien ne pouvait plus aller. Je me console comme je peux… Vous souvenez-vous d’Ambroise Ambrogetti, le lecteur qui m’avait proposé de faire passer mes fichiers au filtre de son décodeur ? Ce que j’ai accepté… Il vient de me faire parvenir un autre courrier, je vous le donne :


«Date: Thu, 16 Jun 2001 18:39:27 +0200
To: Ambroise AMBROGETTI <ambrogetti@mac.com>
From: Jean-Pierre Balpe <jbalpe@away.fr>
Subject: Re: Mail-roman "Rien n'est sans dire", courrier N° 66
 
J’ai analysé vos fichiers : je dois vous avouer que mon logiciel-décodeur n’a obtenu aucun résultat. Et pour cause… Il ne s’agit pas de codes au sens où je l’entendais — comme le montrent d’ailleurs vos lettres sur les codages — c’est-à-dire de transcription de systèmes de signes mais de jeux sur les langues. C’est assez habile car quel code est plus complexe qu’une langue naturelle et il y en a tant !… Qui peut se vanter en effet de connaître à la fois le hausa, le peul ou l’urdu, sans parler de langues un peu plus rares comme le brahoui ou le tiv ?… Votre Stanislas l’a compris, il joue avec les langues car il suffit de peu pour les rendre méconnaissables. J’ai voulu cependant aller le plus loin possible dans le dévoilement de son jeu et, aidé de quelques amis universitaires, nous avons, je crois, avancé un peu. Comme vous le dites vous-mêmes, une grande partie des fichiers est dans une transcription arabe approximative et contient, inversés, des textes d’autres langues. Mais vous avez trouvé cette clé et je n’insisterai pas. Par contre, tous les fichiers ne sont pas en arabe. Nous avons ainsi trouvé des fichiers en turc « occidentalisé » dans son alphabet. Par exemple : « Acep su yerde var mi ola söyle gerip bencileyin bagri basli gözü yasli söyle garip bencileyin… » texte qui est extrait du fichier yunusemre — et qui renvoie bien entendu à l’œuvre complète du poète turc Yunus Emre, ce qui veut dire à peu près : « Y a-t-il sur terre quelqu’un d’aussi solitaire, les yeux et le cœur en pleurs, quelqu’un d’aussi solitaire… ». Ce fichier, comme les fichiers arabes, contient des textes inversés cachés. En voici un exemple : « Din ü ffonareyam millet kodurli ol benüm gönlüm alan ani gören si kisiye ne gönül kalur ne can tuymayanlar hâlümi dinin tegrat kodi dir bana neyile din beslesün cansuz gönülsüz kalan txen sûretümde varligum cânila gönül idi kodurdi kamusini bana isk rou baglayan » contient en effet la chaîne parasite « ffonareyam si tegrat txen rou » ou plutôt : « our next target is mayeranoff » qui continue par « you have to prepare for it… ». Le texte turc, du même poète, se traduit par «Religion, nation, plus rien ne m’importe depuis qu’il m’a pris mon âme : d’autres sont dans mon cas. Et ces impies me traitent de renégat. Y a-t-il des cadavres pieux quand vie et âme ne sont plus ? Et lui, en échange de cette passion, m’a saccagé le cœur et la vie…» Ceci confirme donc vos propres conclusions, mais, ce qui nous apparaît également, c’est qu’il y a un autre niveau de lecture comme si les vers choisis pour contenir des textes cachés renvoyaient à l’état d’âme de Stanislas lui-même… Qu’en pensez-vous ?

Votre Ambroise»

En effet, merci… mais, « Quand les autres admirent, moi je regrette » dit encore Madame de Sénanges au même…

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité