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Écrits de Marc Hodges
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4 mars 2009

Désir métropolitain

Enkysté dans toute cette masse de chairs je retrouvais des sensations proches de celles que, fœtus, j'avais dû éprouver, une espèce de bien-être érotique élémentaire, un abandon total du corps aux corps inconnus. J'aurais aimé me laisser fondre dans cette épaisseur souple d'odeur et je profitais des hocquets du métro pour m'abandonner un peu plus que je n'aurais dû. La mama semblait indifférente, elle ne protestait pas, peut-être son état de fatigue était-il tel qu'elle parvenait à s'abstraire de son environnement, peut-être mon abandon ne lui était-il pas désagréable. Je préférais penser qu'elle n'était pas elle-même insensible à la pression de mon corps sur le sien, qu'elle acceptait de m'absorber comme un don de soi à la fin d'une journée de grande fatigue. Ce fut un moment de grande sensualité, mais d'une sensualité douce comme celle que l'on éprouve dans le relâchement hypersensible qui suit une longue période active d'amour lorsque le corps repu recherchant des forces, digérant l'intensité violente conclue par un orgasme, hésite à la lisière du sommeil.

Un moment d'amour après l'amour…

Mais les bonnes choses ont aussi une fin, après quelques stations de métro, cette madone noire, se dégageant avec une douceur naturelle, m'abandonna sans rien dire à la foule en descendant de la rame. Je me retrouvais seul au milieu des odeurs de sueur, de la chaleur dégagé par les corps pressés… Je sentais toujours contre mes fesses la barre dure d'un sexe anonyme mais je n'avais aucune envie de vérifier à qui il appartenait, mon plaisir provenait d'une autre sphère, je me forçais à revenir au monde, sortis à mon tour de la rame…

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