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Écrits de Marc Hodges
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29 octobre 2015

Le Train Bleu

Il est aussi intrigué par cette femme qui voyage seule, si loin de chez elle, pour un voyage qui semble si long. Il n’a jamais eu une telle audace. Il ne s’imagine pas s’aventurer ainsi à parcourir toute l’Amérique du Sud. Cette femme déjà l’étonne. Il n’a rien à faire à la Gare de Lyon, il aurait dû déjà sortir du métro, rentrer chez lui, se mettre en pyjama pour se sentir plus à l’aise avec sa poche qui pèse de plus en plus lourd, qui tire de plus en plus sur son sexe, qu’il sait devoir bientôt vider et dont il craint qu’elle ne finisse par apparaître au bas de son pantalon. Lui qui se croyait raisonnable se rend bien compte que ce qu’il fait n’est pas du tout raisonnable. Ils descendent du métro à la station Châtelet. Il la guide vers le métro automatique dans un parcours pleins d’escaliers et de couloirs mal renseignés. Il la fait entrer dans le métro automatique. Elle dit : — Vous êtes gentil, je me serais perdu. Elle sourit. Elle n’est pas belle mais elle a un beau sourire qui, il ne sait pourquoi, l’émeut. Gare de Lyon il lui fait passer les portiques qui, si l’on n’y prend pas garde emprisonnent les valises. Il est heureux de lui servir de mentor, en oublie presque la brûlure continue sur son gland dès que quelques gouttes d’urine coulent dans la tuyauterie qui lui entoure la jambe droite. Il lui dit : — À quelle heure est votre train. Elle s’arrête au bas de l’escalier mécanique, ouvre son sac, en extrait un billet qu’elle lui tend. Un billet pour Zürich. Il s’étonne : — Vous n’allez pas à Venise mais à Zürich. Elle dit, comme si c’était naturel : — Oui, l’agence m’a conseillé de passer deux jours à Zürich. Après j’irai à Venise. Il regarde le billet, le départ est à 18 h 23. Il regarde sa montre, il 16 h 51. Il dit : — Vous êtres très en avance. Elle sourit encore d’un air malicieux : — Je prends toujours mes précautions au cas où je ne trouverais pas assez vite ma destination. Il dit : — Votre train n’est pas encore annoncé. Avec un charmant petit mouvement de tête qui agite ses cheveux trop coiffés, elle dit : — Je sais, j’attendrai. Il hésite un petit instant, lui dit : — Mon train aussi part après 18 heures, accepteriez-vous que je vous offre un verre. Elle n’hésite pas une seconde : — Ah oui, je veux bien, où pouvons-nous aller. Il lui dit : — il y a un café-restaurant que vous devez voir, vous en garderez un excellent souvenir, il s’appelle Le Train Bleu. Il a définitivement pris possession des valises. Elle se laisse faire comme si c’était tout naturel. Il admire cette confiance. Ils montent lentement l’escalier du Train Bleu, s’installent uatour d’une table basse dans les fauteuils. Il dit : — Excusez-moi, je reviens. Il va aux toilettes, s’enferme, vide la poche comme si c’était un cubitainer de mauvais vin, baisse son pantalon, arrange le mieux qu’il peut le tuyau de plastique épais, le coince dans son slip pour qu’il tire le moins possible sur sa verge ? Revient vers elle.

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