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Écrits de Marc Hodges
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2 juin 2008

Sur le sentier du Pradel, 6 heures 15

Bréauté a l'habitude des soubresauts de lumière. Dans la clarté, le toit métallique d'une grange moderne, brille au loin. Il n'a plus de comptes à rendre à personne, se demande si sa vie a un sens ailleurs que dans la peur de l'instant car le passé est comme la nostalgie du futur. Il est temps que les hommes se trouvent un but; certains persévèrent alors que les autres changent. La meilleure sagesse c'est oublier et avancer.

Le monde est à l'extérieur, ailleurs… Tout lui parle, il parle à tout. Il est là, change de place sans bruit, n'est rien qu'œil et oreille, prend sa couleur des choses sur lesquelles il repose. Ses souvenirs le font avancer; ses rêves le transportent plus loin encore. Autour de lui, le paysage est désolé: pas de végétation, mais des pierres, des pierres… Ici personne n'a honte des sentiments les plus secrets. Tout est à la mesure de l'instant. Ses mots doivent servir à confirmer les choses, marquer leur possession, les choses ne lui sont pas muettes. Parfois le ciel est calme, le ciel entièrement rond. L'exaltation que provoque en lui la profondeur orgueilleuse de sa solitude est contaminée par la certitude de l'ennui qu'il éprouve à vivre.

Quelque chose le porte en avant. Ses pensées sont confuses, mêlées. Il sait le nom et le prix de toutes les choses, tout ce que chacune exige pour s'épanouir. La couleur des choses passées, aimées, ne quitte plus son imagination. A chaque rencontre solitaire se mêle comme une grande douceur, la rencontre d'un arbre isolé ou d'un animal sauvage qui s'immobilise un instant en silence. Le ciel sans horizon pèse au-dessus des terres car l'horizon tremble dans la lumière. Aux canyons trop facilement grandioses, il préfère le dénuement affecté des plateaux. Son âme exulte de se sentir si proche de son retour. Un parfum d'herbes trop sèches traverse la pâleur du jour. Il imagine son enfance et regarde à nouveau l'ombre creuse des vallons doux.

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