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Écrits de Marc Hodges
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11 février 2008

A l'approche des Arcs, 18 heures 31

Bréauté n'ignore pas que le temps va s'étirer encore, le temps coule, goutte à goutte, mesure après mesure, il fait peur. Son cœur hésite entre rouge feu et mauvais fixe. Aplats de vert-sang. Bréauté n'espère plus que le monde livre ses énigmes. La vie ne lui a rien appris. Il a beau savoir, il a toujours les mêmes illusions, considère la pensée comme la zone neutre de l'âme. Un parfum d'herbes trop sèches traverse la pâleur du jour: pauvreté invincible, il pense qu'il va mourir, ne laissera ici nulle trace, aime tout ce qui a le regard clair et parle franchement. Il sait ce qu'il est, d'où il vient; il sait son être, voit une langue qui dirait l'indicible. Pour habiter le présent, il faut avoir exploré la nuit du passé et la brume de l'avenir. Il a aussi appris à attendre, à s'attendre. Il pourrait quitter tout cela, ne s'y résigne pas, réfléchit qu'il faut parfois savoir se précipiter à la poursuite de l'espérance.

Le soleil tourne dans le ciel comme une meule à blé. Il lève la tête. Bréauté endosse un à un les vêtements de l'air pur. Les instincts de l'humanité future sont déjà là qui demandent à être satisfaits. Il pense que ces lieux sont insensibles au temps, aux passages des hommes, ignorent tout de leurs folies. Il aperçoit une silhouette humaine. La couleur des choses passées, aimées, ne quitte plus son imagination. Tout ce qui est inquiétant dans l'avenir est plus familier et plus rassurant que le présent. Ce monde limité semble pourtant sans fins. Un ensemble de rochers calcaires dessine comme un paysage de ruines romantiques. Etre toujours aux commencements !… Le paysage s'effondre dans une douce mollesse. Il attend quelque chose, ne sait quoi, mais attend…

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