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Écrits de Marc Hodges
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18 juillet 2007

Le jour d'Oriane

Depuis dix ans, le troisième vendredi du mois est le jour d'Oriane-la-blonde: ça c’est trouvé comme ça, parce qu’après leur divorce, Diane, sa cinquième femme, après avoir quitté Constantin pour Wolf, ce jour-là ne travaillait pas. D’ailleurs elle n’avait plus jamais travaillé par la suite: contrairement à Constantin, Wolf gagnait suffisamment d’argent pour entretenir le ménage et le métier de traductrice qui conduisait Diane d’une ésotérique notice japonaise pour appareil ménager à un appel d’offres pour des échafaudages auquel elle ne comprenait rien ne la passionnait pas suffisamment pour qu’elle persistât.

De plus à la naissance de Germain, son premier enfant, elle s’était découvert un talent de plume et, depuis une quinzaine d’années maintenant, disait se consacrer à l’écriture d’un roman qui devait bouleverser l’histoire de la littérature mais dont personne n’avait jamais lu une ligne car, confiait-elle, «elle ne voulait être influencée par personne et surtout pas par Constantin même si elle se laisserait peut-être tenter pour lui confier son manuscrit une fois terminé».

On n’en savait guère plus… Cependant, parfois, elle acceptait, à contre-cœur, de lui faire à ce sujet quelques confidences qu’il acceptait comme autant de dons se gardant bien ni de l’interroger ni de lui laisser croire qu’il pourrait ne pas en être enchanté. En fait, sans en rien dire, elle lui en parlait tout le temps…

Oriane était belle depuis quarante et un ans: un beau bébé, une belle petite fille, une adolescente charmante, une splendide jeune femme et maintenant une belle femme… Rien à dire, en elle tout était parfait d’autant qu’elle soignait sa réputation d’écrivaine par une vraie recherche vestimentaire. Ce jour-là, top asymétrique en coton rayé marine sur jean en denim aux côtés frangés, ceinture de cuir soulignée de grosses médailles d’acier brossé, sac en coton rose rebrodé de fleurs de camélias, longues tiges d’argent en boucles d’oreilles, effluve ambrée d’or de Torrente… Image parfaite d’équilibre et de raffinement discret qui pouvait partout mettre son compagnon à son avantage.

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