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Écrits de Marc Hodges
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23 janvier 2007

Entre Le Tomple et la combe longue (17 heures 23)

Nul œil ne peut être plus clair ou plus brillant que l'œil qui n'a rien à créer, rien à faire que de chercher à voir or toute son histoire personnelle n'occupe que trop peu d'années: Bréauté cligne des yeux comme s'il venait de se réveiller ; comme tout semble irréel!… Cette heure est toute la bénédiction du jour, l'air a la transparence irréelle d'un ruisseau d'altitude: l'atmosphère est aux rêves. Au loin, un homme vient vers lui… Un nuage d'images floues tourbillonne dans sa tête. Espoir, chardons, lumière; un sourire pur balaie son visage, une vibration se concentre dans toutes les parties de l'air, se ramifie, se rassemble sur toute sa surface, Bréauté transforme ce qui existe en fonction d'un avenir possible qu'il aimerait rendre probable.

Vie intérieure: ici l'infini tient entre les bras ouverts d'un homme. Le chemin rouge sang ouvre sa cicatrice dans le paysage. Tout est solitaire. Il voudrait pouvoir décrire toutes les formes de ce monde dont le causse lui semble l'âme impudique. Ses souvenirs le font avancer, ses rêves le transportent plus loin encore. Genévriers… Jusqu'aux limites de l'horizon, les terres s'étendent ocres et chaudes… Un vol lent de corbeaux s'arrache du sol lourd comme une seule masse. Il réfléchit que ces lieux sont insensibles au temps, aux passages des hommes, ignorent tout de leurs folies. Ce monde est plein d'irrégularités, de modifications aléatoires… Un pays libre et sauvage. Il n'ignore pas qu'il y a des cieux de nuages et des bleus et des soleils ailleurs.

Tendu vers l'horizon, un alignement d'arbres isolés creuse l'espace. Tout lui parle par signes, parle d'un monde totalement ouvert, plein de souvenirs et d'espérance… Peut-on arrêter le temps qui passe? Sa conscience d'exister s'accompagne de la crainte de mourir. "Soyez les auxiliaires de mes plaisirs égoïstes !" Il lui faut retenir son cœur mais peut-être qu'il faut savoir mourir.

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