Le sens est au creux de la forme
Beaucoup de choses ont été essayées. Ça n'a rien changé: le sens est au creux de la forme, Ludovic Poirier a le sentiment étrange de vivre une histoire que quelqu’un écrit. Ne sait plus de quoi demain sera fait. Nicolas téléphone : «En général, les bruits et les rumeurs n'ont pas de sens, nous ne nous y arrêtons pas. Mais là, il y a des informations, phrases régulières, structurées. Pas le fait du hasard : 32 caractères + 2 chiffres + 4 caractères + 16 chiffres. 54 éléments. Une suite de carrés, en désordre… n’ai rien trouvé d’autre pour le moment. Ça pue la numérologie. Je continue à chercher, te tiens au courant.»
Météo médiocre, encore une journée à tuer. Ludovic consulte Internet. Pages blanches: à Paris, deux Katrin Roche. Aucune aux adresses possibles. Voilà lui montre le 3 bis rue Poisson (Haussmannien) et le 3 rue Poinsot (moderne) mais… Ludovic ne veut laisser aucun détail au hasard; tire au sort. Va rue Poisson. Dans le hall, deux escaliers, a b. La concierge ne connaît ni Roche ni Riche ni Riché. Va falloir s'adapter de façon douloureuse.
Ludovic repère le bistrot le plus proche: travailler sobre n'est pas une façon de travailler… bourré dès le matin, peut-être que ça irait mieux. Il s’installe. Commande un double Scotch. Remarque tout de suite dans le fond de la salle la jeune femme de type asiatique assise face à un vieillard chenu qui déchiffre distraitement les gros titres de son journal.
Il est sûr que c’est la même que celle du 36 du faubourg Poissonnière.