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Écrits de Marc Hodges
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25 avril 2006

8 heures 25, de Brajette au Rouchet

Il lève les yeux vers le ciel : il n'a plus de comptes à rendre à personne, ce monde limité semble pourtant sans fins, cela fait trop de preuves pour douter… Il se sent isolé des autres, tout comme eux-mêmes sont isolés entre eux. Il y a une antiquité vénérable dans les gestes des hommes, ne sait en vue de quoi vivent les gens… Chaque pierre, chaque arbre, chaque colline veut se faire reconnaître, témoignage de quelque ancien passage.

Il longe un chemin doublé de buis, ne saurait dire exactement d'où lui vient son sentiment de plénitude; il noue en lui les éléments du temps. Dans la lumière, le toit métallique d'une grange moderne, brille au loin. Il poursuit son chemin. Les églantiers tachent les buissons de sang. L'air reste toujours libre. Les hautes terres déroutent… C'est un paysage dont il ne croit pas se lasser un jour. Depuis longtemps il n'a pas connu semblable calme. Dans sa tête tout est en grand désordre. Il fait beau, seule une légère brume voile le bleu parfait du ciel. Le coassement d'un corbeau trahit l'épaisseur du malheur. Il désire l'infini de sa marche sur les sentiers sombres. En son cœur se mêlent bonheur et peine. Les heures indifférentes s'empilent les unes sur les autres. Le silence l'attire - lui fait peur… Le passé est comme la nostalgie du futur. Il court le risque du souvenir, voudrait que son regard soit un flux de rayons, que résonne dans son corps un monde d'harmonies. L'herbe n'est verte que dans les creux: "comme le temps va vite !"

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