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Écrits de Marc Hodges
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6 novembre 2005

Des grands poètes

Fontainebleau, le 13 avril 1990
du café des Halles.

Des grands poètes.


Rien à faire des grands poètes. Je n'en connais aucun. La poésie en crève.

Célébrité = vide œcuménique + mises en scène + nombrilissime nombrilisme.

Le Panthéon de la poésie : les vivants et les morts... Mais ces catégories sont étranges, fantasques, les vivants s'endorment  souvent avec leurs morts qui fréquemment reviennent les hanter.

Poètes plutôt en vie: Michaux, Hugo (dans ses bons jours), Roubaud (parfois), Stein, Cummings, Basho, Navoï, Montale, Ronsard, Racine (par éclairs), Jodelle (rarement), La comtesse de Die, Baudelaire, Albert-Birot, Apollinaire, Dante, quelques dizaines d'autres encore, au moins épisodiquement, parfois vivants par un seul vers mais qu'une pudeur diplomatique, une nécessité de ne fâcher personne dans ce petit milieu m'interdit de citer...

Poètes portés disparus : Frénaud, Du Bouchet, Mallarmé (la plupart du temps), Aragon (parfois), Jodelle (par moments), Jacottet, Du Bellay, Tardieu (quelquefois), Verlaine (souvent), Valéry, Neruda, Eluard (fréquemment), Deguy, Pound, et quelques milliers d'autres souvent, hélas, dans l'intégralité de leurs écrits... Plus quelques autres encore qu'un désir légitime de protéger mon avenir m'empêche de nommer.

D'autant plus que demain, en fonction des nécessités du moment, je vous dirai peut-être le contraire. En apparence aussi sincèrement...

Encore ne s'agit-il là que des membres de la tribu des poètes. Pour les autres, je n'ai que trop de catégories dont je vous laisse libre de remplir les cages: faiseurs, pompiers, plagiaires, salonards, plagiaires, imitateurs, bavards, carriéristes, voyageurs, universitaires, administrateurs, vieux beaux, jeunes coqs, policiers, fonctionnaires, clowns, casse-pieds, apprentis, maladroits, académiciens, médaillés...

Rien n'est plus hargneux qu'un homme généralement aimable qui se laisse aller. Que faire de ce fatras? Espérant que les autres lettres promises, dans la reconstitution de leur ordre annoncé, apporteraient une certaine cohérence, je décidai d'attendre et ne répondis plus. J'avais la certitude que mon silence mettrait fin aux envois.

Un mois passa ainsi. Lorsque quelques remords passagers me venaient, je me persuadais qu'il n'y avait pas d'autre attitude possible: je ne pouvais, sans renier totalement la responsabilité que me donnait ma position vis à vis de mes abonnés et lecteurs, publier n'importe quoi ni n'importe comment. Le sérieux engage: qu'y a t-il de plus important que la littérature, refuge à l'honneur de l'intelligence?

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