17 heures 30 : de Saubert à Hures la Parade
Ce désert est habité de calme, le décor se met en place : sa mélancolie vient de la lucidité du cœur. Il hésite entre plusieurs solutions et il a peur de regarder en lui : "Laissez-moi vous dire comment vous devez être aimés !" Il accuse, attend, observe, s'éloigne. Il est l'amant des douleurs, l'amant du bonheur. Il doit tenir bon. Il aime les mots lavés par la pluie, usés par le soleil. L'heure tourne. Peu de choses: glaise, vert-noir…
18 heures : vers Cavaladette
Il a perdu l'habitude de contempler ce monde, perdu la mesure de sa grandeur… Il aspire à l'éternité mais préfère encore son temps. Il crispe les doigts. Les collines sont comme dévorées par la lèpre verte-orangées des buissons de buis. Le spectacle est comme un soupir dans le malheur. "Conservez-moi cette terre, juste ce qu'il faut pour que j'en jouisse en solitaire !…" Ce qui deviendra et doit devenir est la cause de ce qui est.
Il cherche longuement la fleur légèrement mauve et dérisoire d'un chardon perdu au bord du chemin. Il chantonne, regarde encore, s'arrête… Les sons s'étouffent dans le vent léger. Passé, bonheur et bonheur. Il pense aux milliers d'hommes qui autrefois habitaient ces terres, aux longues listes de noms sur les petits monuments aux morts des villages. Brun sur ocre-vert… Sans buts précis, Il marche, foule la glaise en longues enjambées autoritaires.
Il est celui que les grandes villes et la solitude ravissent.