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Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
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22 octobre 2015

la chronologie est parfois confuse

Le paysage est plein de puanteurs ; le ciel s'impose. Le jour a la couleur des blés. La journée est torride — il y a partout de la lumière, une luminosité immense — il fait trente deux degrés... Le soleil est du soleil — effluve poivrée de la terre sèche ; une longue allée de pins coupe en deux le jaune des blés ; les champs sont immobiles de chaleur — une petite route bruit dans la chaleur de l'été ; les champs sont des hymnes à l'air. Le ciel bleu et dur renvoie la chaleur. La lumière est à l'intérieur de l'air. Odeur du goudron prêt à fondre. Le soleil chauffé à blanc coule sur le fleuve. Miasme écoeurante des chaumes en train de sécher... Puanteur fade du colza... La chaleur de l'été s'est installée... L'espace frontal est coupé en deux parties égales, une jaune, une bleue, séparées par la ligne vert-foncé de la forêt. Le ronflement  d'un tracteur se fond dans le halètement d'une pompe à eau. Mouches tournoyant follement sur des bouses de vache. L'air est immobile. Le soleil tourne lourd. L'été brûle par tous les bouts — le cri des martinets anime le paysage. Effluve lourde de la terre mêlée aux fumets plus légers de l'herbe... Le temps semble fixé. Des trombes de lumière se déversent sur le paysage ; abeilles dans les trèfles. Odeur de géranium fané. Les champs de blé s'étirent en bandes jaune vif jusqu’au bord de la route... Des flots ininterrompus de chaleur inondent la campagne ; au bord de la forêt, un soleil étincelant se réflète sur les herbages ; quelques moutons près d'une ferme ; le soleil cogne comme un projecteur ; terre ; jaunes impérieux de l'été — l'air est immobile et chaud, dépourvu d'humidité... Effluve de géranium fané ; le soleil est à la verticale des chênes sans doute un nuage couvre lentement le soleil souillant de son ombre le vert de la forêt. C'est un jour d'été, d'août. Les rideaux sont immobiles. Un miroir reflète un visage angoissé... Le soleil filtre au travers les carreaux des fenêtres. Sur la droite, une porte entrebaîllée. Sur un des murs un grand miroir réfléchit le crépuscule, ainsi qu'une silhouette obscure — l'odeur de l'herbe fraîchement coupée entre par les fenêtres. Les vitres n'ont pas été faites depuis longtemps. Sur la droite, fixées aux murs, des assiettes à motifs révolutionnaires. Les rideaux sont immobiles... Sur un des murs quelques tableaux à sujets orientaux — devant une fenêtre, une étagère, avec quelques livres — personne ne sait si quelque chose va se produire ici — ainsi, la description, pourrait, se continuer, inépuisablement — la pièce rend une sonorité sarcelle qui provient de ses murs. Les faîtes des troènes tracent un horizon irrégulier ; les vitres n'ont pas été faites depuis longtemps... Dans la fenêtre, un carreau de ciel trop bleu ; sur un des murs quelques tableaux insipides à sujets orientaux ; l'émanation de l'herbe fraîchement coupée entre par les fenêtres — la pièce rend une sonorité noir charbon qui provient de ses murs. à côté d'une armoire, une lampe faite d'une bouteille éclaire le mur... D'un côté de la vitre, le ciel bleu ; de l'autre la pièce sombre. Un rideau remue, comme sous l'effet d'une respiration.

Comment faire croire ce qu'on ne croit pas — donc ça n'est pas très bon signe ; déjà chacun joue chaque rôle à son tour... Alors ce n'est qu'un début... évidemment peut-être que cela a eu lieu à un autre moment ; ou alors les détails sont décousus ; aujourd'hui les dates se mêlent. Pourtant la chronologie est parfois confuse. Cependant beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Souvent tous les actes doivent avoir une signification aussi bizarre soit-elle... Quelquefois cela se répète souvent — quelque part tout cela m'est plus ou moins sorti de la mémoire. Quelle importance il n'est pas possible que tout soit arbitraire. Pourtant le souvenir ne sera jamais une réponse... Dans le fond tout cela est vrai — quelque part les mots humains ont toujours un sens inattendu. Donc la vie est terrible. évidemment les hommes paient pour ce qu'ils font et encore plus pour ce qu'ils ont accepté de devenir. Dans le fond comment garder le silence sur tout ça. Quoi qu'il en soit le fait de savoir ces choses aura son importance. Parfois il y a beaucoup de choses qui échappent ; dans le fond les faits-divers ne concernent que rarement des êtres d'exception — comme toujours ceci n'est que le premier d'une série d'événements... En fait l'aventure défile de façon mécanique, la machine est bien huilée.

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