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Écrits de Marc Hodges
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24 février 2015

À l'approche du mas du val vers 15 heures

Il sait aussi sa peur de la peur. Il est de plus en plus surpris par l'effet que produit en lui cette chose qui ne cesse de le pénétrer. Certains persévèrent alors que les autres changent. Il a trop longtemps appartenu à la solitude et ainsi désappris le silence. Il laisse les vieilles images du passé se dérouler dans sa tête. Le silence le renvoie à lui-même. Les mots s'entrechoquent dans sa tête. Il pense qu'autour de ces plateaux pauvres et desséchés, les vallées offrent généreusement la multiplicité de leurs verts. Les morts vivent en lui. La paix descend en glissant des sommets des collines et l'enveloppe. Le vol des oiseaux est merveilleux. Un parfum d'herbes trop sèches traverse la pâleur du jour. C'est ainsi !. Les herbes, parcimonieuses et fragiles, se protègent. Il ferme les yeux, il les rouvre, il les referme. L'herbe est fourmillante de soupirs. Le temps semble lourd de fatigue. Les morts se relèvent pour lui. Il n'est plus entouré que d'ombres. La vie passe… Perdu dans ses pensées, un jeune garçon qui lui ressemble est assis sur un rocher. Ce serait ainsi. Le temps passe. Il pense toujours à plusieurs choses à la fois. Il pense que la seule conversation intéressante a lieu quand personne n'entend. La nature humaine le fait sourire. Il sait les paroles mortes. Il prend le paysage à témoin. Un seul chemin vers le centre absolu…. Les lointains se perdent dans de molles ondulations, à la plaine ont succédé les combes, le paysage tout entier baigne dans la couleur verte, un vert comme suri de jaune. Il regarde la fleur légèrement mauve et dérisoire d'un chardon perdu au bord du chemin. Un seul chemin vers le centre absolu…. Il y a en lui un inapaisable, un inapaisé qui veut élever la voix. Un chien, assis dans une herbe incertaine, laisse le temps venir à lui. Ses pensées s'embrouillent. Une étrange tristesse se mêle à ses souvenirs. L'air du soir se recueille. Quelque chose le porte en avant. Il pense que ce lieu est cerné de hautes falaises qui le coupent du monde et le transforment en île. Partout résonnent des voix qui prêchent la mort. Il est seul. Les collines sont comme dévorées par la lèpre verte-orangées des buissons de buis. Dans l'immobilité approfondie ne bougent que de vagues touffes d'herbes. Il traîne derrière lui le poids de sa mémoire. A l'orée d'un bois, un village. Il respire à pleine poitrine comme quand on boit. Il n'y a personne. Il ferme les yeux, il les rouvre, il les referme. Le silence lui est suspect. Il jette des pierres pour le chien qui le suit et ne cesse de les lui rapporter. Le soleil paraît sans mouvement. Des ombres l'accompagnent, le protègent. Passion méticuleuse du silence…. Il cherche une langue qui dirait l'indicible. Il ne désire qu'être à sa place en paix avec lui-même. Il est sans aucun éclaircissement dans une intimité presque angoissante. A nouveau, il est face à des problèmes sans énoncés. Il se promet de ne pas être dupe de toute cette beauté, de la force apaisante des lignes, il s'oblige à penser à la mort que cela représente aussi, mais, malgré lui, une tranquille plénitude le gagne. Ce qui deviendra et doit devenir est la cause de ce qui est. Son cœur hésite entre rouge feu et mauvais fixe

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