L'abbé Grimald parle de son abbaye

Pour pouvoir consacrer notre vie à dieu nous vivons dans un certain confort. Moi, l'abbé Grimald, j'ai été confié à l'abbaye par ma famille quand j'avais sept ans — nous cultivons toutes sortes de plantes : du persil, de la laitue ; le principe de l'immunité accorde aux abbayes des privilèges importants, notamment des franchises d'impôts... Le prieur et moi nous essayons de faire renaître les textes des pères de l'église — je dirige l'abbaye avec l'aide de mes frères et le soutien de Dieu... Notre abbaye est ouverte... Je suis conscient de l'importance de mon rôle ; le souverain me demande parfois des conseils. Dans notre abbaye, nous sommes 100 moines. Le jardin de notre abbaye est une image du paradis céleste. Les abbayes ont une église, un réfectoire, un dortoir, des entrepôts parfois une bibliothèque et un scriptorium. Pour pouvoir consacrer notre vie à Dieu nous vivons dans un certain confort... Les auteurs antiques ne nous intéressent que lorsqu'ils nous servent à renforcer la révélation de Christ ; pour que les moines prient pour l'âme de son fils Fulrad, la duchesse Frérone a offert à notre église un reliquaire du bras de Saint Abacuc en cuivre — nous prions huit fois par journée... Rien ne doit perturber la tranquillité de l'abbaye... Le monarque a donné à notre abbaye plusieurs villages ; peu d'abbayes ont, comme nous, un scriptorium ; la plupart de leurs écrits sont faits à l'intérieur du cloître, ou même dans le dortoir des moines — mon père est le comte Ansoald — j'essaie d'acheter à Rome des reliques pour notre abbaye. L'empereur me demande par intervalles des conseils — je combats avec force toutes les hérésies... Pour que le patronnage de Saint Ouen soit efficace il faut que notre abbaye possède au moins une de ses reliques. C'est notre empereur qui décide des services des abbayes : entretien des bâtiments, luminaires, hospitalisation des pauvres. Le principe de l'immunité accorde aux abbayes des privilèges importants, notamment des exonérations d'impôts. Frère Trutbold peint en ce moment des enluminures pour la Vita Anskarii ; certains moines sont trop attachés aux plaisirs terrestres. Rien ne doit perturber la tranquillité de l'abbaye... J'attache une grande importance à la lecture quotidienne des psaumes qui sont pleins d'enseignements : « que tes demeures sont aimables, Éternel des armées » — les moines des abbayes devraient servir d'exemple à tous les chrétiens... L'empereur encourage la copie des vies de saints — j'attache beaucoup  d’importance à la lecture des psaumes : « quand les fondements sont renversés, le juste, que ferait-il » ; les abbayes attirent des paysans, des colons, possèdent des esclaves, se développent... Si notre abbaye est riche, c'est pour la plus grande gloire de Dieu... Certains moines sont trop attachés aux satisfactions terrestres... Notre abbaye a un verger-cimetière. Pour que le patronnage de Sainte Corneille soit efficace il faut que notre abbaye possède au moins une de ses reliques ; moi, l'abbé Grimald, j'ai été confié à l'abbaye par ma famille quand j'avais sept ans. Notre abbaye utilise de nombreux esclaves sur ses domaines ; nos abbayes recopient de très nombreux livres... Plusieurs fois par jour je conduis les moines à la messe. Rien ne doit perturber la tranquillité de l'abbaye. L'abbé joue un vrai rôle politique puisqu’il possède des villages et perçoit des taxes ; peu d'abbayes ont, comme nous, un scriptorium ; la plupart de leurs écrits sont faits à l'intérieur du cloître ; je combats avec force toutes les hérésies... Certains abbés ne sont pas des hommes d'église ; certains vont même à la guerre. Les abbayes ont une église, un réfectoire, un dortoir, des entrepôts — frère Eudes rédige un catalogue de notre bibliothèque ; nous essayons de trouver les meilleurs manuscrits pour les copier. Mon abbaye est avant tout au service de Dieu — pour pouvoir consacrer notre vie à Dieu nous avons besoin d’un certain confort. J'attache une extrême importance à la lecture quotidienne des psaumes : « je m'écrie : Loué soit l'Éternel ! Et je suis délivré de mes ennemis ». Pendant nos repas un moine fait toujours la lecture d'un passage des psaumes : « l'Éternel sonde le juste » ; les abbés dirigent d'immenses domaines. Moi Grimald, j'ai été élu à vie abbé par tous les frères. Nous avons plusieurs ateliers d'artisans... Nos reliques attirent des foules de pélerins. Notre abbaye a le droit de prélever des taxes sur les marchés de plusieurs villages. Notre abbaye de Saint-Bavon réalise surtout de grandes bibles bien illustrées ; le monarque a commandé au scriptorium de notre abbaye un livre sur tous les martyres. Les objets précieux offerts à notre abbaye ont pour but d'obtenir des indulgences ; nous nourrissons chaque jour quatre cent pauvres.