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Écrits de Marc Hodges
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30 avril 2014

le jour est plutôt froid

Les nuages déroulent sur sa surface leurs rouleaux géants, l’océan paraît aller tout entier... L'air vif me fouette le visage ; en pleine tourmente, le ciel, dans de grandes batailles de nuages et de bleu, est comme suspendu. Hurlements des éléments, courroux, râles... Les envols de frégates bornent l'espace céleste ; cercle renversé du soleil. La mer, dans une rage érotique, souffle... La mer subit l’exaspération autoritaire des nuages, il y a un vent violent, brutal, comme acharné à trouer le monde, les vagues usent sans fin leurs plaintes contre les récifs...

Il pleut (et il pleut), l'espace de la mer est corrupteur — le jour est plutôt froid. La mer souffle, les vagues se fracassent, usant sans fin leurs plaintes contre les récifs. Les nuages noirs, lourds, couvrent l’espace d'un voile de deuil. Le vent est lourd d'épices, l'air est gorgé d'embruns comme s'il portait en lui un immense essaim de mouches qui piquent et fouettent le visage. Le râle de la mer est angoissé, les éléments se déchaînent, culbutes de nuages et de pluie, il y a une inflation de la mer qui sans fin se répète… j’écoute les plaintes des plongeons et des petits des alcyons...

Le vent balaie le pont, je m’abîme dans le spectacle : l'immensité vide de l'océan s'ouvre devant moi, me donne une impression d'éternité. La lumière se dissout dans la fureur du jour : des jets d'embrun se projettent vers le ciel comme pour en éteindre la démence ; battements, la mer se construit dans sa rage... Elle se répète, souvenirs, pulsations de la mer... Le paysage tout entier se trouve pris entre la mer au loin et la mer proche... De grands engoulevents et de grands pétrels blancs zèbrent le ciel de leurs gémissements, carnages, le même soleil éclaire la mer et le ciel... L'infinitude étale du mouvement enferme la lumière dans une brume d'eau à la fois mourante et renaissante, le jour déborde encore de nuit.

De grandes voiles de nuages traversent rapidement le ciel dans une précipitation violente et sans fin... Conflits. L’océan invente son grincement... il traîne, emporte des sanglots, son gémissement est inquiet... Lumière humide, le vent de mer couche les herbes rares de la côte, l'envol des alcyons borne l’espace céleste. De lourds nuages huileux aux bords déchiquetés accourent de l'ouest en vitesse, le ciel est en pleine tourmente, dans de grandes batailles de nuages et de bleu : ciel couleur loque bleue — l'immensité du paysage est une angoisse — mensonges du souvenir, battement de la mer, divagations de la mémoire…

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