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Écrits de Marc Hodges
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1 juin 2016

Il attend quelque chose

Il a tout son temps. Quelque chose doit se produire…. Il attend quelque chose, ne sait quoi, mais attend…. Il faut se méfier de ça, et bougrement, même. L'heure tourne. Il pense les vies grevées de peur, les désespoirs si longtemps tus dont se fait cette nature égoïste. Les morts se relèvent pour lui. La vie que l'on ne soumet pas à l'examen ne vaut pas la peine d'être vécue. Le silence l'attire-lui fait peur…. Il pense que les hommes ont abandonné les contrées où la vie était dure car ils avaient besoin de chaleur. Il attend quelque chose, ne sait quoi, mais attend…. Il a la nostalgie au cœur. La terre est déserte. Il se souvient de ce jadis si proche encore. Le ciel dévore l'herbe maigre. Toute la lignée de ses ancêtres s'agite toujours en lui, insiste pour venir au jour, résiste à l'oubli de cette terre…. Unir le présent éternel et l'histoire est son vœu. Il n'a jamais cessé d'être à la recherche d'un point fixe, sommet de tous les sommets, d'où tout le paysage se découvre. L'air est empli d'odeurs de terre. Il pense aux fraîches rivières qui coulent dans les vallées si proches et pourtant si lointaines. Comment supporter la vie sans espoir. Tout est solitaire. L'extrême pauvreté de ce monde lui est une jouissance égoïste. Il traîne derrière lui le poids de sa mémoire. Il est porté en avant par ses souvenirs, ramené par eux en arrière…. Il veut n'être rien et rien d'autre que ce rien. Il voudrait faire quelque chose. Le paysage ici évite les transformation. Dans les sons infimes, presque imperceptibles du monde, il reconnaît la présence obsédante de voix déjà perçues. Il voudrait une langue qui aurait la rudesse, l'impolitesse, la rugosité des pierres. Des ombres rapides et brusques courrent sur les herbes sèches. C'est peu de choses. Il éprouve pour toute chose un étrange sentiment de peur. Les morts se relèvent pour lui. Cela fait trop de preuves pour douter. Toute la lignée de ses ancêtres s'agite toujours en lui, insiste pour venir au jour, résiste à l'oubli de cette terre…. Il crispe les doigts. Des voix autrefois connues semblent l'appeler de tous les points de l'horizon. Il attend avec inquiétude la froideur des nuits. Il croit possible, enL'œil voit il explore l'éventail optique en avant de lui, recherche constamment des concepts d'invariance. Il n'arrive rien. Rien ne passe, pour qui ne passe pas. Il ne peut vivre qu'en plein vent. Chaque matin, il s'efforce de trouver une approche nouvelle du monde. Jusqu'aux limites de l'horizon, les terres s'étendent ocres et chaudes…. Il regarde la fleur légèrement mauve et dérisoire d'un chardon perdu au bord du chemin. L'herbe est rare et cassante. Il pense que l'intensité de la présence n'est fondée que sur le mystère de l'absence. La lourde dalle ocre, frustre, d'un dolmen signe la noblesse de cette terre. Des murs bas bordent le chemin à droite et à gauche. Un seul chemin vers le centre absolu…. Il écoute le vent. Les champs sont minuscules et fragiles. Le temps passe. Sa parole est lourde, épaisse comme l'argile humide. La mélodie du jour est taciturne. Il juge de la mort par les beautés de la vie. Il laisse la porte grande ouverte aux impressions qui pourraient le changer. L'espace s'organise aux alentours de sa personne en hauteur et en profondeur. remontant dans sa sourde enfance, de se remémorer de tels états d'abandon. 

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