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Écrits de Marc Hodges
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2 juillet 2013

rencontre aléatoire de particules

Comptez-vous donc pour rien la peine que je prends de vous écrire ? J’ai peur que mon dessein n’ait été un peu fou et me demande si j’aurai bien la volonté de le mener à son achèvement : je suis saturé à nouveau de vos mails… En voici deux encore :

« Date: Mon, 28 May 2001 15:53:47 +0100
Subject: Re : Mail-Roman, Rien n'est sans dire
From: BOURREALIS <bourrealis@wanadoo.fr>
To: "Jean-Pierre Balpe" <jbalpe@away.fr>
X-Priority: 3
Status: R

je ne désire plus recevoir " Rien n'est sans dire". Merci… »

« From: ousbek@egroups.il
Reply-To: ousbek@egroups.il
Subject: [cytexte] Résumé numéro 41A3
Date: 18 janvier 1979 12:55:50 -0000
Pour vous abonner à ce groupe, envoyez un email à :
ousbek@egroups.il

Message : 1
Date : Fri, 17 Janvier 1979 00:42:47 -0000
De : stanislas@hotmail.com
Subjet : Pour ceux qui suivent Balpe dans son mail-Roman

Circoncision du livre, on enlève aussi le papier :
Où suis-je? Là où je pense, là où je clique ?
Suis-je tabulaire ? Ai-je un sens, du bon sens? Lis-je ce que j'écris ou écris-je ce que je lis?
Est-ce le roman qui parle de moi ou moi qui parle de lui?
Qui êtes vous lecteurs? Qui êtes vous auteurs? Qui êtes vous acteurs?
Où est l'e-criture, où est la littérature, où est l'alliterateur et l'a-littération et l'édit'heure ?
100 jours comme la guerre de 100 ans pour un mail-roman
Mais que vient faire Shakespeare ici!?
Il est dans le mail
Et le pamphlet anti-californien? C'est tiré par les cheveux... ce truc de pamphlet!
C'est peut-être que Balpe l'est aussi!
Donc l'E-book devient une affaire de mœurs, je suis l'E-book
Rien n'est sans dire : je suis là où je dis, je suis là où je lis.
Mon siège est la perception, mon clavier est une souris, mon écran c'est autrui, mon réseau c'est l'Infini, ma souris c'est un visage, mon genre est circoncis
Une réussite à plusieurs, sans l'Autre. »

Je ne comprends rien à tout cela, mais peut-être vous, lecteurs, avez-vous quelques hypothèses… à moins qu’il n’y ait encore là-dedans quelques messages subliminaux car il est évident que les dates sont fausses et que, à cette époque là, internet n’existait pas encore… Même Stanislas m’a encore écrit et son dernier mail m’est plus impénétrable encore que tous les autres :

«Date : Tue, 29 May 2001 23:22:21 +0600
Subject : Re : Mail-roman « Rien n’est sans dire », courrier N° 49
From : Jean-Pierre BALPE <jbalpe@away.fr>
To : Stanislas <stanislas@wideworld.tv>

Mon ami, le bonheur n’est que la récompense de la force mise en action. Est-il possible de l’atteindre en respirant l’air envenimé de la capitale ? Corrompre et être corrompu, disait Tacite, voilà ce qu’on appelle le train du siècle. Je n’ai pu résister à le prendre, mais tu vaux mieux que tout cela, ce souvenir m’est utile dans plus d’une occasion et je te supplie de croire que jamais, jamais, je ne voudrais m’amuser de toi… »

Pitié vous tous, épargnez-moi, je ne sais pas si je peux tout lire et je n’ai pas non plus le temps nécessaire à vous lire tous car s’il fallait que je vous fasse suivre tous vos courriers le disque de mon fournisseur d’accès serait bientôt saturé… Peut-être faudrait-il que je fasse une pause : ma vie officielle ne parvient plus à assumer son vide. Aujourd’hui à Belfort, demain à Genève, dans trois jours à Sion, mes déplacements s’apparentent à des mouvements browniens où la rencontre aléatoire des particules, seule, peut mettre un peu de vie dans son vide abyssal. Pour la première fois de ma vie, je sais que je ne sais plus ce que je veux et que les certitudes sur lesquelles j’avais construit mon existence ne sont que des apparences, masques permettant de faire bonne figure… Depuis quinze jours — j’ai désormais quarante deux ans — je redoute chacun de mes anniversaires comme autant de repères dans une infinité d’ennui : j’ai du pouvoir, de l’influence, on me connaît, mon portrait paraît régulièrement dans les journaux, je suis reçu presque partout avec déférence… et tout cela m’ennuie. Ce courrier que je vous envoie chaque jour a pris trop d’importance comme si, maintenant, je savais que ma vraie vie était toute d’intérieur et de construction. J’avance comme un droïde…

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