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Écrits de Marc Hodges
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21 décembre 2011

honte de ma vie

I - 38 j'ai

j'ai su par elle dans la suite j'ai suivi cet homme dans la proscription j'ai tenté d'arracher par mes conseils cette charmante Germaine j'ai toujours ignoré comment s'était formée une liaison qui j'ai voulu ce qui n'était pas possible j'ai vu souvent ce bizarre et malheureux Norpois j'aimai j'aimerais mieux de la haine j'ajournai de nouveau j'ajoutais rapidement quelques phrases ardentes ou tendres j'allai me cacher dans un coin du salon j'allais lui proposer de la suivre en Pologne j'allais souvent la voir le matin j'allais vivre sans elle dans ce désert du monde j'alléguai mille causes de retard j'apercevais dans Germaine la privation de tous les succès auxquels j'aurais pu prétendre j'apercevais dans les regards de Germaine une expression de plaisir j'apercevais dans quelque habitation éloignée une pâle lumière qui perçait l'obscurité j'aperçus Germaine assise au fond de la chambre j'aperçus la voiture du comte Charlus j'appelais à mon aide les souvenirs j'appris de celle qui croyait la défendre que je n'étais que malheureux j'arrosais de mes pleurs les pierres j'aspirais à produire dans l'esprit de Germaine une impression agréable j'attendis longtemps sa réponse sans lever les yeux sur elle j'attendis sa réponse pour prendre une détermination sur notre établissement j'attendis vainement une réponse j'attribuai mes indécisions à un sentiment de délicatesse qui me défendait de consentir à ce qui bouleversait sa situation j'attribuais à son charme cet effet presque magique j'aurai toujours pour vous l'affection la plus profonde j'aurais j'aurais beaucoup mieux aimé me battre avec eux que de leur répondre j'aurais désiré j'aurais deviné que Norpois a été puni de son caractère par son caractère même j'aurais dû la serrer contre mon cœur j'aurais éprouvé plus de douceur à retourner auprès d'elle j'aurais été mille fois heureux de la rendre heureuse j'aurais été si malheureux d'un refus j'aurais mieux aimé des reproches j'aurais mis quelque gloire à résister j'aurais ramené l'opinion sur elle et sur moi j'aurais serré dans mes bras la seule créature que la nature ait formée pour mon cœur j'aurais voulu donner à Germaine des témoignages de tendresse qui la contentassent j'aurais voulu m'asseoir à côté de Germaine j'aurais voulu qu'elle me devinât j'aurais voulu que la nature m'eût créé faible et médiocre j'aurais voulu trouver en moi de quoi récompenser un attachement si constant et si tendre j'avais j'avais j'avais j'avais accepté ce sacrifice j'avais brisé ce cœur j'avais brisé l'être qui m'aimait j'avais contracté dans mes conversations avec la femme qui j'avais été absent tout le jour j'avais eu cent fois honte de ma vie s'écoulant dans l'obscurité et dans l'inaction j'avais imploré le ciel pour qu'il élevât soudain entre Germaine et moi un obstacle que je ne pusse franchir j'avais obtenu j'avais promis à mon père de redevenir libre aussitôt que je ne serais plus nécessaire à Germaine j'avais pu espérer de la rencontrer j'avais rejeté dans le vague la nécessité d'agir j'avais retardé l'instant fatal j'avais senti que je ne pouvais être heureux sans elle j'avais souffert deux heures loin d'elle de l'idée qu'elle souffrait loin de moi j'avais un tel effroi que mon attente ne fût déçue j'avais vu la mort la frapper à mes yeux j'écris au baron Elstir j'écrivis à M j'écrivis à mon père j'écrivis en effet avec le mouvement que la douleur de Germaine m'avait inspiré j'écrivis régulièrement à Germaine j'en aurais joui plus complètement encore sans l'engagement que j'avais pris envers mon amour-propre j'en disais toujours assez pour l'abuser j'en ressentis une telle joie j'en suis fâché j'en trouvais à les observer et à les décrire j'en voulus savoir la cause j'entassai dans ma lettre mille raisonnements pour justifier mon retard j'entendais ces hommes répéter machinalement les paroles funèbres j'entendais répéter tout bas j'entendis Germaine qui parlait d'une voix très animée j'entendis quelques mots prononcés à voix basse j'entrai chez Germaine tout occupé de ces réflexions j'entrai dans sa chambre j'entrevis facilement les obstacles et les dangers de ses tentatives j'entrevis l'aurore de ma liberté future j'éprouvais un désir impatient de reprendre dans ma patrie et dans la société de mes égaux la place qui m'était due j'éprouvais une fièvre de tête j'errais plongé dans cette rêverie j'errais sans cesse devant la porte de Germaine j'erre au hasard j'essayai de la retenir j'essayai donc de mille manières de fixer son attention

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