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Écrits de Marc Hodges
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1 février 2011

Deuxième rencontre

J’étais très pris hier soir et de plus, peut-être même, un peu troublé par tous ces événements, aussi tu m’excuseras de n’avoir pas prolongé mon message mais, outre que ma fatigue après ma participation à la rencontre européenne sur l’avenir du livre, m’a obligé à me reposer pour assurer ma conférence d’aujourd’hui, je ne suis plus très jeune et il n’est plus dans mes habitudes de passer des nuits sans dormir… De plus, je m’efforcerai, pour ne pas abuser de ta patience et parce que je sais ce que signifie lire sur un écran, de ne t’envoyer que des courriers assez brefs. Me permettras-tu aussi de mêler ma correspondance privée à cette correspondance semi-publique et de souhaiter aujourd’hui un bon anniversaire à celle qui ne manquera pas de se sentir concernée.

J’ai revu Stanislas ce matin: il m’attendait devant l’entrée de l’hôtel Aldon où je lui avais dit résider. Si tu te souviens de lui, il semble toujours prêt à se casser tant il est grand et maigre. Sous la petite bruine encore froide qui plombait la ville en ce matin d’avril, il semblait vraiment misérable et je ne sais pas ce qu’il pouvait encore attendre de moi si ce n’est le café que je lui offris avant de prendre le métro. Il avait l’air encore plus inquiet, plus solitaire, plus troublé, si cela se peut, qu’il ne l’était hier mais, devinant à son attitude combien il était indécis, je me gardais de l’interroger le laissant, autant qu’il le souhaitait, parler de lui-même. Comme l’heure de ma conférence approchait, lorsque nous nous sommes séparés, il m’a simplement demandé quand je quittais la ville. Lui ayant dit que je devais demain, au début de la matinée, prendre mon avion pour Paris, il a insisté pour que nous mangions ensemble en soirée. J’ai accepté et lui proposai mon hôtel mais, pour une raison qui m’échappe encore, il refusa, préférant m’indiquer, du côté d’Hackescher Markt, un petit restaurant sous les arcades du métro.

Au cours de ce dernier repas, il a continué son récit et comme, devant ses complications et ses invraisemblances, mon regard devait manifester un certain scepticisme, il m’a soudain tendu une enveloppe me faisant promettre de ne l’ouvrir que le 15 avril. Dans l’attente de ma réponse, il semblait tellement anxieux que je lui ai juré, sur notre très ancienne amitié, qu’il en serait ainsi…

Nous nous sommes quittés vers minuit: je lui ai donné ma carte lui disant de ne pas hésiter à me contacter mais, comme, depuis douze ans, il n’en avait rien fait, je doute que dans le futur il le fasse.

 

Il m’a raccompagné à mon hôtel puis a disparu dans la nuit.

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