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Écrits de Marc Hodges
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26 octobre 2010

Aveux de Wilfrid

Wilfrid d’Eurymédon, d’abord choqué par les insinuations malveillantes du receveur des postes, démentit formellement avoir vu ses amis se livrer à quelque orgie qui se soit. Avec une grande douceur dans la voix, le receveur lui déclara alors que l’Administration était très surprise de voir un fonctionnaire de son rang et de sa valeur, promis à un très brillant avenir, se compromettre avec les galopins du MRA et qu’il serait, peut-être, en tant que Rapporteur Départemental, obligé d’en référer à la Direction du Recensement Bovin. Évidemment, Wilfrid risquait de ne pas s’en tirer indemne puisque son casier judiciaire pouvait ne plus être vierge dans la mesure où la Mairie semblait vouloir intenter un procès au MRA et qu’il était évident, dans ce cas, qu’elle aurait gain de cause. Et ce d’autant que sa liaison scandaleuse avec la petite bonne de l’hôtel — savait-il si elle était majeure ?— n’était un secret pour personne et que D’Eurymédon ne s’était pas fait inscrire à la Mairie sur la liste du recensement des ménages concubins, ce qui pouvait être considéré comme une faute grave par les Autorités Supérieures. Après ce détour, le receveur des postes revient à son sujet de départ. Il s’assied sur le lit, regarde Wilfrid dans le creux profond des yeux et lui suggère de bien réfléchir, d’examiner si, parfois, lorsqu’il avait passé un moment avec Serge, Robert et Armelle, il n’avait pas remarqué des attitudes douteuses, vicieuses, obscènes, contre nature ou autres encore… Bien entendu il ne s’agissait pas de faire un faux témoignage, l’Administration tenait à respecter la loi dans ses plus grandes exigences, mais simplement de lui demander de bien réfléchir, de faire appel à sa mémoire et, surtout, surtout, de ne pas couvrir les turpitudes de ses amis par simple bonté d’âme, attitude qui, non seulement ne les protègerait pas car On avait d’autres témoignages, mais risquait de le mettre lui, Wilfrid, en position délicate.… Wilfrid d’Eurymédon doit alors admettre qu’en effet, parfois, de façon détournée ou discrète, imperceptible même, il lui avait semblé remarquer des choses bizarres, inquiétantes.

Satisfait, le receveur enregistra sa déclaration puis, le félicitant de son esprit de justice et de son honnêteté de bon fonctionnaire, se retire non sans lui avoir, chaleureusement, serré la main.

 

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