Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
Visiteurs
Depuis la création 98 789
Archives
1 février 2010

De Korydwen à la Princesse Leïla (03)

Cette tendance à la confusion réel-imaginaire est, chez Korydwen, allé croissant au cours des ans. A l’école primaire, elle s’enfermait souvent dans une rêverie qui, au grand désespoir de ses maîtres, semblait la mettre en dehors de leurs enseignements. Pourtant, lorsqu’on lui posait une question, elle répondait. Le malheur est qu’elle ne se contentait jamais de répondre simplement mais englobait toujours ses réponses — la plupart du temps pourtant justes — dans des délires imaginaires. Deux plus deux ne faisaient jamais simplement quatre mais appartenaient toujours à un récit que Korydwen, sous peine de fondre en larmes ou de faire des crises de colère, n’acceptait pas que l’on interrompe. Les deux et les quatre devenaient des personnages épiques qui, s’ils finissaient toujours par faire quatre pouvaient d’abord, après d’innombrables aventures, avoir à combattre les trois, les six ou les huit car, seuls, ils ne faisaient rien. Ses maîtres étaient désarmés. Aussi ont-ils généralement choisi de ne pas s’en occuper vraiment et, puisque ses résultats continuaient à être un peu au-dessus de la moyenne, de la laisser passer de classe en classe.

L'événement le plus marquant de son existence fut, alors qu’elle avait huit ans, d’aller, avec ses parents, voir l’épisode III de la Guerre des étoiles. Pour une raison qui échappe à tout cerveau normalement constitué, Korydwen décida dès lors qu’elle ne s’appelait plus Korydwen mais qu’elle était la Princesse Leïla, sœur jumelle de Luke Skywalker, fille du Chevalier Jedi Anakin Skywalker et de Padmé Admila, sénatrice de Naboo. Elle se mit dès lors à collectionner tous les fragments de tissus brillants et colorés qu’elle trouvait autour d’elle pour se constituer un étrange patchwork dans lequel elle s’enroulait et qui lui servait de vêtement. Impossible de l’en empêcher. Plus ses parents la punissaient, plus elle faisait preuve de résistance : s’ils l’obligeaient à se vêtir autrement, elle ne tardait pas à se trouver en loques aucun habit ne résistant à sa rage ; s’ils lui confiquaient son accoutrement, elle restait nue allant même jusqu’à sortir de chez elle dévêtue plutôt que de porter une autre tenue que celle qu’elle s’était choisie et qu’elle faisait évoluer sans cesse par l’adjonction ou le remplacement de nouvelles pièces colorées et brillantes.

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité