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Écrits de Marc Hodges
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28 janvier 2010

Hôtel de Saint-Aignan

— XXVII —

Paris, mardi 22/12/2015, 23:41:35

L’immeuble où Daniar conduit Sidney est au cœur de l’ancien quartier, autrefois prestigieux, du Marais maintenant territoire d’une multitude de squats désintégrés. La façade du bâtiment est d’une blancheur parfaite, sans tag pour atténuer l’ostentation de son luxe. Au-dessus d’un impressionnant porche d’entrée fermé par une double porte de bois sculpté, une inscription, à peine effacée : “Hôtel de Saint-Aignan”.

Sidney s’étonne : C’est classe ici !

Daniar ne répond pas, échange un regard complice avec la fille qui l’accompagne. Au-dessus de leur tête, une caméra vidéo suit tous leurs mouvements. Sur le pilier droit de la porte, une plaque de verre sur laquelle est imprimée la silhouette d’une main. Daniar y applique sa paume droite. La porte s’ouvre. Ils entrent dans une cour pavée, fermée par une magnifique façade en pierres de taille rythmée par l’ouverture de hautes fenêtres. En face d’eux, un petit perron hémicirculaire de quatre marches. Ils montent. Une jeune femme souriante leur ouvre la porte fenêtre. Ils pénètrent dans une très grande pièce aux murs laqués de blanc, sol recouvert d’une épaisse moquette de laine écrue. À gauche de l’entrée, dans le fond de la pièce, un large escalier de marbre blanc aux doubles révolutions soulignées de balustres de fer forgé doré par places. Sur le mur de droite, face à l’escalier, un écran géant où, sans cesse, dans des tons pastels, se composent et se décomposent des images abstraites. Les fenêtres qui font face à l’entrée donnent sur un grand jardin, oasis cernée de hauts murs dont Sidney n’aurait jamais soupçonné la présence au cœur de la ville. Entre chaque fenêtre, sur des socles de marbre, des têtes de Bouddhas souriants. Sidney est émerveillé par l’éclairage agréable, la paix, la douceur, la chaleur qui émanent de tant de pureté. Jamais il n’aurait rêvé un lieu si naturellement luxueux.

Daniar et sa compagne se dirigent vers l’escalier. Sidney les suit. La pièce où ils parviennent, moquettée de laine écrue, comme celle du rez-de-chaussée, occupe la surface totale de l’immeuble. Les mêmes statues de Bouddhas en position de lotus. Les fenêtres latérales ouvrent sur deux balcons qui se font face, l’un donnant sur la cour pavée, l’autre sur le jardin. Sur les murs, entre les fenêtres, des écrans vidéos. Les lents mouvements variables de leurs images abstraites aux formes souples, aux couleurs tendres, créent une impression de rêve paisible accentuée par l’extrême lenteur d’une musique à base de cloches et de cymbales.

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