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Écrits de Marc Hodges
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19 mai 2009

Une mission

Les réactions à la lecture du tract de Robert sont diverses : — Ce n’est pas très précis, dit Wilfrid. — C’est vrai, acquiesce Armelle. — C’est volontaire, remarque Serge, les gens viendront parce qu’ils seront intrigués, ce sera comme une fête surprise ; mais il faudra ensuite les accrocher, les convaincre, sinon nous ne les verrons plus. — Avez-vous demandé l’autorisation de tenir un meeting, demande Wilfrid ? — On s’en occupera plus tard, répond Serge, maintenant, il faut tirer les textes.

Serge dégagea l’étagère sur laquelle se trouve la ronéo pendant que Robert commence à taper le stencil. Serge explique à Wilfrid et Armelle leurs tâches respectives puis allume un transistor camouflé dans une niche du mur sous une gigantesque caricature de Djensen. Aussitôt, la pièce est envahie par un vieux rock qui leur communique son énergio et son enthousiasme. Le texte tapé, ils se mettent au travail.

Il est quinze heure trente.

Le carillon de l’église sonne deux heures. Zabre a fini de manger, est remonté dans sa chambre. Il sort de sa poche le flacon d’hippomane et sonne la bonne. Elle arrive presque aussitôt : — Savez-vous où est Mlle Ménéli, lui demande-t-il ? — Non, répond elle, je ne l’ai pas vue ce matin. — Merci, dit-il, mais… ne partez pas, j’aimerais vous demander un autre service. — Avec plaisir. — Voilà… Pourriez-vous vous arranger pour lui faire boire le contenu de ce flacon ? — C’est que… — Je comprend, dit Zabre, mais ne craigniez rien, je vous assure que ce n’est pas dangereux. En voulez-vous la preuve ? — Je ne sais si… — Regardez, insiste Zabre. Et, devant la bonne, il boit une gorgée du liquide en songeant à Armelle. Êtes-vous convaincue ? — O, je ne voulais quand même pas dire, feint de s »indigner la bonne. — C’est tout simplement un remède qu’elle doit prendre. Mais comme il n’a pas bon goût et qu’elle est très écervelée, elle ne le prend jamais… Accepteriez-vous… demande-t-il en tendant, avec le flacon, un billet de 20,00 € ? — Bien sûr répond la bonne avançant une main j’essaierai. — Parfait, ajoute Zabre. Il faudrait que lorsqu’elle le boira vous lui mettiez sous les yeux une de mes photos.

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