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Écrits de Marc Hodges
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10 février 2009

Un cours de Blaise Carver (suite)

Or, dans le domaine de l’information, les USA avaient, en 1990, une avance non négligeable. En effet, même si les pays de l’Asie avaient su industrialiser à moindre coût la fabrication matérielle des composants électroniques nécessaires au traitement des informations, ils restaient en retard en ce qui concernait l’invention des systèmes et la maîtrise des technologies de pointe. Semi-conducteurs performants, ordinateurs puissants, réseaux satellites, industries de production de contenus informatifs, grands réseaux de télévision, télévision numérique, étaient encore alors — même si les japonais notamment commençaient à s’intéresser à ce secteur — largement entre les mains des grands groupes américains Intel, Microsoft, IBM, Rank Xerox, Time Warner, etc. De plus, des myriades de petites sociétés inventives, notamment sur la côte Ouest des USA, imaginaient chaque jour un futur possible à leurs technologies.

Il y avait donc sur ce terrain une possibilité réelle de restauration — si tant est qu’elle ait été alors en danger — de la suprématie économique des États-Unis. Que les “information super highway” — les “inforoutes” comme les nommèrent ensuite les francophones — aient visé le multimédia n’est — dans ce contexte — nullement surprenant. Il s’agissait, à partir d’une réelle avance technologique, de tirer le parti maximal des caractéristiques de la structure américaine de production. L’existence, dans ce pays, de grands groupes audiovisuels pouvait leur assurer un avantage majeur. Les français, par exemple, qui pendant un certain temps ont continué à déclarer que les “inforoutes” n’étaient rien d’autre que la technologie qu’il appelaient alors “Minitel”, c’est-à-dire un vaste réseau public d’informations numérisées, ne semblaient pas avoir compris que la différence essentielle ne reposait pas sur le niveau technique — vitesse, nombre de bauds/seconde — mais sur la spécificité des contenus et, peut-être avant tout sur la différence culturelle d’approche.

Aucune structure éditoriale européenne ne pourrait en effet rivaliser avec la puissance des grands groupes producteurs qu’étaient déjà Walt Disney CO. ou ce que l’on appelait, en ce temps-là, les “majors” compagnies. Qu’elles aient immédiatement visé un monde futuriste n’est pas davantage étonnant, il s’agissait de tirer parti au maximum des capacités inventives des sociétés américaines en mettant, dès l’origine, la barre suffisamment haut pour décourager tout nouvel entrant, aussi puissant puisse-t-il être !

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