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Écrits de Marc Hodges
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27 avril 2008

De quelques bruits

Quand l’esprit méfiant de Wilfrid commence à croire à quelque chose comme la possibilité du silence, un train traverse la caravane sans qu’il soit possible de prévoir sa venue, aucune régularité, ni dans les horaires, ni même dans les sons, sûr de son effet, évitant toute habituation néfaste à l’attention. Tantôt il hurle comme un éléphant barrit, tantôt il siffle vrillant l’air et les tempes, tantôt, freinant de toute sa puissance sur les rails, il grince à rayer les dents, tantôt il fait ronronner son moteur comme un jeune chat, chauffant son diesel pour l’échauffer avant le départ d’une course imprévisible, tantôt il passe lentement ménageant toute sa puissance dans une batterie de cliquetis rythmés et réguliers. Ainsi Wilfrid vit la vie trépidante des gares et, faute de pouvoir voyager, s’imagine qu’il réside dans un train parcourant sans cesse le monde.

Les bruits encore. Dans l’hôtel du roi Artus, il suffit qu’un locataire pète au premier étage, ou rote, pour que tous les occupants de l’hôtel en profite. Ainsi chacun vit, par procuration, la vie intérieure, physiologique de tous les autres. Ne parlons pas des feulements d’amour des dames permanentes comme Armelle ou occasionnelles, des râles, soupirs, souffles, beuglements, borborygmes, gazouillis, gémissements, ronflements, vagissements… de leurs différents partenaires. Seuls, suivant la position des chambres dans le petit immeuble, les glissando stridents de l’autoroute ou les fantaisies sonores des trains mettent fin pour un temps à ces symphonies aléatoires.

La Beude aimait Wilfrid d’un amour Saint Sulpicien.

Autre roman de Martin Honneger : «Le plus grand jeu du monde se déroulait sous ses fenêtres… Réponse «non».

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