Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
Visiteurs
Depuis la création 98 770
Archives
28 août 2007

Ça n'avance pas…

Je n’ai guère progressé, je ne suis même pas parvenu à dépasser la limite étroite du parc. Malgré le mal de tête qui depuis quelques instants me tenaille, malgré les crampes de plus en plus outrageantes de ma main droite, l’impression de froid et d’engourdissement de mes jambes, il va falloir poursuivre.

J’ai arrêté, me suis persuadé de la bêtise de ce travail: je ne pouvais pas continuer comme ça, je n’avançais pas… ou, ne décrivant que superficiellement les choses, je me dispersais ; si j’avançais méthodiquement, pas à pas, la vie ne m’attendait pas, elle filait, impossible à rejoindre. J’avais beau me dire qu’il fallait y arriver, qu’il n’était pas question d’abandonner, je ne voyais pas de solution. De fait, il s’avérait impossible d’enfermer la réalité, même une réalité restreinte par le cadre de ma fenêtre, disciplinée, dans l’espace étroit de ma feuille de papier. Assez désespérant. C’était assez désespérant et de moins tenaces que moi auraient certainement laissé tomber.

Pas question. Malgré les douleurs de plus en plus gênantes de ma main droite — qui maintenant, d’ailleurs, gagnaient même le fléchisseur et l’extenseur profond des doigts, enfonçant dans ces deux muscles de grandes aiguilles qui les raidissaient et les tailladaient à la fois — mon pari m’engageait trop pour que je puisse songer à une fuite. Je m’étais enferré dans la simulation, j’avais provoqué d’autres vomissements et la sous-alimentation à laquelle je m’étais contraint rendaient ma «maladie» de plus en plus plausible. Le docteur Charlus avait ordonné que je prenne quinze jours de repos. Je devais donc garder la chambre. Qu’y faire d’autre sinon regarder par la fenêtre et dire ce que j’y voyais ?

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité